Les employés de Postes Canada ont fouillé les entrepôts de la société d'État à travers le pays cette semaine afin de trouver des survivants parmi les animaux vivants pris en otages par le conflit de travail.

Le lock-out a en effet provoqué l'abandon de nombreuses bêtes attendant d'être livrées à leurs nouveaux propriétaires, les plaçant dans une situation critique.

Postes Canada a déclaré vendredi soir que la situation était sous contrôle et que tous les animaux avaient été retrouvés.

La porte-parole de la société d'État, Anick Losier, a révélé que Postes Canada avait toutes sortes de bêtes dans son système, des poulets aux grillons en passant par des sangsues et des reptiles.

Elle a expliqué que, depuis le début du lock-out mercredi, tout avait été mis en oeuvre pour retrouver tous les animaux vivants afin de les retourner à leur expéditeur ou d'appeler les personnes à qui ils étaient destinés pour qu'elles viennent les récupérer.

Raphaël Vacher, un apiculteur d'Alma, a eu le bonheur vendredi d'apprendre que ses 100 reines abeilles avait été localisées à l'arrière d'un camion de livraison et qu'elles avaient survécu à l'attente.

Mme Losier a raconté que cette recherche avait même donné lieu à un cessez-le-feu temporaire puisque des employés avaient quitté la ligne de piquetage pour aider les cadres à mettre la main sur la précieuse cargaison.

D'après M. Vacher, la perte de ces insectes, qui valent environ 2200 $, aurait pu coûter jusqu'à 20 000 $ à son entreprise.

Anicet Desrochers, un apiculteur de Ferme-Neuve, a été moins chanceux, lui qui a perdu 320 reines abeilles qu'il destinait à des clients en Alberta et en Colombie-Britannique parce qu'elles sont mortes avant d'avoir pu être livrées. Selon lui, les insectes ne peuvent pas survivre plus que quelques jours dans les conteneurs.

Il s'agit d'une perte d'environ 6000 $ pour le propriétaire de Miels d'Anicet, qui a précisé que ce genre de colis ne pouvait pas être assuré et que d'autres de ses clients avaient annulé leurs commandes en raison de la situation.

M. Desrochers a précisé qu'il avait appelé Postes Canada sans obtenir de réponse. Comme la société d'État est la seule entreprise qui accepte de livrer des abeilles vivantes dans sa région, il ignore ce qu'il pourra faire en attendant la fin du conflit de travail.

De son côté, Postes Canada a insisté sur le fait que les seules victimes du lock-out à ce jour étaient les abeilles retrouvées dans cinq boîtes à l'entrepôt de Montréal. Anick Losier a affirmé que l'expéditeur avait été contacté mais qu'il avait refusé de venir chercher les insectes parce qu'ils étaient probablement déjà morts.