Les grèves tournantes des employés de Postes Canada se poursuivront au cours du week-end à Red Deer, en Alberta. En dépit de l'appel à la bonne volonté et à la reprise des négociations lancé vendredi par la ministre du Travail Lisa Raitt, le conflit reste dans l'impasse.

Vendredi, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a accepté de suspendre les grèves tournantes entamées il y a 8 jours dans 13 villes du pays, à condition que la convention collective s'applique à nouveau: une proposition rejetée par Postes Canada en fin de journée. En 1991 pourtant, un rétablissement de la convention collective et une suspension de la grève avaient permis un retour à la négociation, rappelle le STTP.

«On a quand même une certaine ouverture pour arrêter les moyens de pression, mais on ne peut pas accepter que nos membres traversent les lignes de piquetage», déplore Alain Duguay, le président de la section locale Montréal et Rive-Sud du STTP. Des employés temporaires ont été appelés pour travailler mardi alors que des employés réguliers à temps plein ne travailleront pas. «On est dans une situation difficile à tenir. Essaie-t-on de nous pousser dans un entonnoir vers une loi spéciale?», s'interroge M. Duguay.

Selon plusieurs employés contactés par La Presse, Postes Canada retient, dans certaines de ses succursales, une partie du courrier. Mais Postes Canada réfute ces affirmations et soutient que les grèves tournantes sont responsables d'une baisse de son volume de courrier et de ses revenus.

Au arlement, le député néo-démocrate Yvon Godin, porte-parole en matière de travail, s'est vu refuser, à la dernière minute, l'accès à deux centres de tri à Montréal et à Laval. «Est-ce que Postes Canada à quelque chose à cacher?», a-t-il demandé en Chambre.

Postes Canada a demandé vendredi, dans un communiqué, au syndicat d'accepter son offre «juste et généreuse».