La majorité des résidants de la grande région de Montréal ne recevront pas de courrier, ce matin: les travailleurs des postes ont annoncé hier la tenue d'une grève de 24 heures qui devrait avoir des conséquences dans l'ensemble de la province.

Après Winnipeg et Hamilton, Montréal a été choisi pour être la troisième ville touchée par la grève tournante entamée vendredi par le Syndicat des travailleurs et des travailleuses de Postes Canada (STTP).

Au moment de mettre sous presse, hier, les employés affectés au traitement du courrier s'apprêtaient à quitter leur poste de travail. Ils devaient y revenir seulement 24 heures plus tard, à 23h30 aujourd'hui.

Tous les facteurs membres de la section locale de Montréal seront eux aussi en grève aujourd'hui. La livraison sera suspendue à Montréal, mais aussi dans plusieurs villes de banlieue, dont Longueuil, Brossard, Laval et Repentigny.

Les impacts de la grève se feront probablement sentir ailleurs dans la province, selon Jacques Valiquette, directeur national de la région Montréal métropolitain du STTP.

«Le centre mécanisé de Montréal trie le courrier pour pratiquement tout le Québec, a-t-il dit. Il devrait y avoir une baisse de volume dans les bureaux qui ne sont pas en grève.» Les facteurs qui travaillent dans les autres régions du Québec continueront pour leur part à travailler.

Après huit mois de négociations, le syndicat affirme que trois demandes patronales font obstacle à une entente. L'entreprise souhaite réformer la manière dont le courrier est trié et livré, ce qui inspire des craintes en matière d'accidents de travail. Postes Canada veut aussi établir une nouvelle échelle salariale pour ses futurs employés et changer le régime des congés de maladie.

Le 30 mai, le STTP a déposé une offre «finale» à la société d'État en réponse à une offre soumise par l'employeur. «Avec la grève tournante, on souhaite donner un petit électrochoc à la négociation pour que ça aille un petit peu plus vite», a dit Jacques Valiquette.

Impacts «minimes»

Les impacts de la grève demeureront «minimes», selon Anick Losier, porte-parole de Postes Canada. Les lettres et autres colis devraient être distribués avec une journée de retard.

«Ça continue d'être des actions qui ne sont pas nécessaires, puisqu'on est toujours à la table des négociations et qu'on veut en arriver à une entente négociée», a-t-elle dit.

La société d'État soutient qu'elle n'a pas le choix de revoir son modèle d'affaires étant donné que le volume de courrier traité a baissé de 17% en cinq ans.

Les 45 000 travailleurs de Postes Canada dans les villes sont sans convention collective depuis la fin du mois de janvier. Si les moyens de pression devaient continuer, la prochaine ville à être touchée serait déterminée aujourd'hui au cours d'une réunion nationale du syndicat.