La vigueur de la reprise économique au pays permettra au gouvernement fédéral d'empocher des revenus plus importants que prévu, si bien qu'il éliminera vraisemblablement son déficit en 2014, un an plus tôt que prévu.

C'est du moins ce que laisse entendre le ministre des Finances, Jim Flaherty, qui a annoncé lundi à New York une révision à la hausse des prévisions de croissance de 15 économistes du secteur privé pour 2010.

Dans son dernier budget, le ministre Flaherty tablait sur une croissance de l'économie canadienne de 2,6%, soit la moyenne des prévisions des économistes des grandes institutions financières du pays. Lundi, il a revu ses prévisions à la hausse, soit à 3,5%.

Cette croissance devrait permettre à Ottawa d'empocher 4 ou 5 milliards de dollars de plus, selon ce qu'a appris La Presse.

Déjà, le déficit prévu pour 2009-2010, chiffré à 53,8 milliards de dollars dans le budget du mois de mars, devrait être d'au moins 5 milliards de dollars de moins grâce à une croissance impressionnante de 6,1% au dernier trimestre. Le ministère des Finances devrait publier son bilan définitif du dernier exercice financier au mois d'août.

«Nous avons repris presque tout le terrain perdu durant la récession en moins d'un an», a affirmé le ministre Flaherty. Les Canadiens, a-t-il dit, devraient «être fiers de ces réalisations».

Dans son dernier budget, le ministre prévoyait un déficit de 49,2 milliards de dollars en 2010-2011, de 27,6 milliards en 2011-2012, de 17,5 milliards en 2012-2013, de 8,5 milliards en 2013-2014 et de 1,8 milliard en 2014-2015.

Le gouvernement Harper a affirmé à plusieurs reprises qu'il comptait y parvenir grâce à la reprise économique et à l'extinction du plan de relance de 40 milliards de dollars, le 31 mars 2011. Il a aussi promis de le faire sans augmenter les taxes ou les impôts et sans sabrer les paiements de transfert aux provinces.

M. Flaherty se trouvait à New York dans le cadre d'une offensive sur trois continents lancée lundi, à quelques jours des sommets du G8 et du sommet du G20, pour vanter le bilan économique du Canada.

À Pékin et à Londres respectivement, le ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, et son collègue de l'Immigration, Jason Kenney, ont fait essentiellement le même discours que le ministre Flaherty.

Dans leur présentation, les ministres ont souligné que la chute du produit intérieur brut du Canada avait été la moins importante des pays du G7 et que le Canada a déjà récupéré tout le terrain économique perdu durant la récession. Aucun autre pays du G7 ne peut se vanter de cet exploit. Les ministres ont aussi affirmé que le Canada est une terre fertile pour les entreprises puisque les impôts des sociétés y sont les plus bas du G7. Mieux encore, le Canada affiche le taux d'endettement le moins élevé et le déficit le moins important des pays du G7.

Dans une entrevue accordée à Bloomberg Television, le premier ministre Stephen Harper a affirmé que le Canada est un modèle à suivre pour plusieurs pays du G20 compte tenu de son bilan.