Dix pour cent des entreprises canadiennes interrogées aux fins d'une nouvelle étude publiée par la firme Ernst & Young affirment avoir été victimes d'une fraude «importante» au cours des deux dernières années.

Et bien que les niveaux de corruption signalés aient diminué, l'étude révèle que certaines entreprises canadiennes peuvent enfreindre la loi pour survivre aux enjeux de la récession.

Quand on leur a demandé quelles étaient les actions justifiables pour aider une entreprise à survivre, aucun Canadien n'a répondu juger approprié d'offrir ou d'accepter des cadeaux. Cependant, pour 29% des entreprises canadiennes, les activités de représentation avec les clients sont considérées comme des frais d'exploitation acceptables dans ces circonstances.

Certains (8%) trouvent que la présentation inexacte de la performance financière peut être justifiée, et 6% disent que les paiements au comptant peuvent l'être aussi.

Qui plus est, les chefs d'entreprise canadiens - dans une proportion de 15%, qualifiée de «dérangeante» par Ernst & Young - ne savent pas très bien si les paiements de facilitation sont permis.

Les paiements de facilitation, souvent appelés le «graissage de patte», visent à faciliter le processus administratif plutôt qu'à influencer une décision. La distinction peut être subtile entre paiements de facilitation et pots-de-vin, et de nombreux pays ne distinguent pas les uns des autres.

La confiance dans le Canada est élevée, puisque 80% des entreprises croient à l'efficacité des contrôles internes pour détecter la fraude ou la corruption, et la plupart d'entre elles évaluent leur risque de fraude. Seulement 6% des Canadiens (15% à l'échelle mondiale) n'ont jamais évalué leur risque de fraude.

Pour prévenir efficacement la fraude, les entreprises canadiennes se fient surtout à des contrôles internes robustes (84% contre 74% à l'échelle mondiale), à des audits internes rigoureux (69% contre 65% à l'échelle mondiale) et à des examens réguliers par la direction (65% contre 55% à l'échelle mondiale). Bien que la rotation du personnel soit perçue comme moins efficace, 41% des entreprises canadiennes estiment qu'elle a plus de chance de prévenir la fraude, comparativement à 31% à l'échelle mondiale.

La bonne nouvelle est que lorsque la fraude se produit ou qu'un cas suspect est signalé, les entreprises canadiennes ont bien plus de chance d'avoir élaboré un ensemble de mesures de première intervention, dont un processus clairement défini pour signaler des incidents au conseil d'administration (82% contre 52% à l'échelle mondiale), des rôles clairement définis dans les enquêtes sur l'audit interne, la conformité, le risque et les questions juridiques (76% contre 51% à l'échelle mondiale), et des processus disciplinaires cohérents (61% contre 46% à l'échelle mondiale).