Le gouvernement Harper compte imposer dès son prochain budget le régime minceur qu'il croit nécessaire pour éliminer le déficit d'ici cinq ans en écartant toute nouvelle dépense majeure.

Le budget, que le ministre des Finances, Jim Flaherty, présentera le 4 mars à la Chambre des communes, comprendra aussi un plan précis pour revenir à l'équilibre budgétaire, a indiqué hier un haut responsable du gouvernement qui a requis l'anonymat.Ce budget, le cinquième concocté par les conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir, en février 2006, doit permettre de consolider la fragile reprise économique qui point à l'horizon.

«L'économie et la création d'emplois demeurent notre priorité absolue, a expliqué ce responsable. Il reste encore quelque 20 milliards de dollars à injecter dans l'économie canadienne dans le cadre du plan d'action adopté l'an dernier. Le prochain budget ne contiendra pas de nouvelles dépenses. Mais il précisera le chemin à suivre pour éliminer le déficit.»

Le déficit frisera les 56 milliards de dollars au cours du présent exercice financier, qui prend fin le 31 mars. Le premier ministre Stephen Harper et le ministre Flaherty ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils n'augmenteront pas les impôts ou les taxes et ne réduiront pas les transferts aux provinces. Ils prévoient éliminer le déficit d'ici à 2015.

La grande majorité des économistes et le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, doutent que le gouvernement y arrive sans hausser les impôts ou les taxes.

Dans les officines du pouvoir, les programmes sociaux comme la santé, l'éducation et le régime de pensions sont jugés comme des vaches sacrées. Pas question, donc, de sabrer ces programmes pour éliminer le déficit. «Nous n'allons pas éliminer le déficit sur le dos des Canadiens qui travaillent très fort», a affirmé notre source.

Tous les autres postes de dépenses seront passés au peigne fin. Le rythme de croissance des dépenses du gouvernement sera diminué, y compris les dépenses militaires, a-t-on indiqué hier.

Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont investi massivement dans l'achat d'équipements militaires et dans le recrutement de nouveaux soldats. Au cours des 20 prochaines années, on prévoit dépenser entre 45 et 50 milliards de dollars à ce chapitre.

Le budget annuel du ministère de la Défense a également été majoré de manière marquée. Ce budget, qui est de quelque 19 milliards de dollars aujourd'hui, doit atteindre 30 milliards de dollars par année d'ici à 2027.

Par ailleurs, le gouvernement Harper n'a pas l'intention de reconduire le crédit d'impôt à la rénovation résidentielle dans le prochain budget. Ce crédit d'impôt, qui équivalait à 13,5% des dépenses en rénovation (jusqu'à concurrence de 10 000$), a pris fin le 31 janvier dernier.

Avant le dépôt du budget, le jeudi 4 mars, le gouvernement Harper présentera les grandes lignes de ses intentions législatives le 3 mars dans un discours du Trône.