Les entreprises canadiennes ont de plus en plus confiance que la reprise économique soit durable, et elles envisagent maintenant d'augmenter leurs dépenses d'investissement et leurs effectifs, a indiqué lundi la Banque du Canada.

L'Enquête sur les perspectives des entreprises et l'Enquête auprès des responsables du crédit menées par la banque centrale, dont les résultats ont été rendus publics lundi, sont, dans l'ensemble, encourageantes et font état d'améliorations des conditions à tous les niveaux.

En conférence de presse à Saint-Boniface, au Manitoba, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, s'est de son côté dit encouragé par l'augmentation de la confiance des consommateurs et des entreprises. Il a cependant prévenu que la situation demeurait précaire.

«L'économie est encore à se remettre, elle n'est pas rétablie», a-t-il déclaré.

«Comme le démontrent les chiffres sur le chômage, il y a toujours des raisons de s'inquiéter de la performance de notre économie et surtout de l'économie des États-Unis», a ajouté M. Flaherty.

Les plus récentes données sur l'emploi, dévoilées vendredi, ont déçu les analystes des deux côtés de la frontière. Le Canada a annoncé avoir perdu 2600 emplois en décembre, alors qu'un gain de 20 000 postes était attendu, tandis que les États-Unis ont vu 85 000 travailleurs être mis à pied durant la même période.

L'enquête menée par la Banque du Canada auprès des entreprises laisse également entendre que l'économie est loin d'avoir retrouvé la vigueur qui était la sienne avant que la récession ne frappe, à la fin de l'été et au début de l'automne de 2008.

«Les résultats de l'enquête de l'hiver témoignent, dans une certaine mesure, d'une confiance grandissante dans le redressement de l'économie», a écrit la banque centrale dans le rapport d'enquête publié lundi sur son site web.

«Bien que le solde des opinions au sujet de la progression future des ventes ait peu varié et que les répondants estiment encore que la reprise sera graduelle, davantage d'entreprises envisagent d'augmenter leurs dépenses d'investissement et leurs effectifs que lors des deux dernières enquêtes», a-t-elle ajouté.

Dans le texte d'une enquête distincte menée auprès de différents responsables canadiens du crédit, la banque affirme par ailleurs que les conditions générales du crédit se sont stabilisées au quatrième trimestre de 2009, à la suite de plusieurs trimestres marqués par le durcissement des normes d'octroi de prêts aux entreprises.

«Dans le cas des grandes sociétés, la majorité des répondants ont signalé que les modalités tarifaires se sont assouplies au cours des trois derniers mois de l'année, ce qui cadre avec l'accroissement de l'accès au financement sur les marchés de capitaux ces derniers trimestres», a-t-elle indiqué.

«Cette amélioration s'explique également par le fait que les répondants estiment que les perspectives économiques sont favorables pour ce segment.»

Les deux enquêtes ont été menées à la fin du mois de novembre et au début de décembre. La Banque du Canada s'en sert pour établir ses perspectives économiques et établir sa politique de taux d'intérêt.

La prochaine annonce du taux directeur de la banque centrale doit avoir lieu mardi prochain, deux jours avant que l'institution ne dépose son Rapport sur la politique monétaire.