Même si le chômage persiste, l'économie canadienne est sur la voie de la reprise, selon l'OCDE, qui juge dans ses dernières Perspectives économiques que «le creux de la vague a été franchi» à la fin de l'été.

Dans ce rapport publié jeudi à Paris, où se trouve son siège, l'Organisation de coopération et de développement économiques estime que la contraction de l'économie qui s'était amorcée en 2008 semble bel et bien avoir pris fin.

Le produit intérieur brut (PIB) avait reculé de 6,1% au premier trimestre de 2009. Au trimestre suivant, la contraction s'était réduite de moitié (moins 3,4 %). Le PIB canadien devrait certes rester négatif (à moins 2,7% pour l'ensemble de cette année, mais il repartira ensuite à la hausse, avec une croissance qui devrait atteindre 2% et 3% en 2010 et 2011.

Parlant de signes «encourageants», les économistes de l'OCDE pensent aujourd'hui que le Canada est «bien placé pour tirer parti de la reprise mondiale».

«Il semble que le creux de la vague ait été franchi vers la fin de l'été, grâce au redressement des échanges mondiaux, aux projets publics d'infrastructures et au redémarrage de l'investissement privé en machines, matériel et logements», dit le rapport.

Cette reprise, encore timide, a eu des effets sur le chômage, freinant la dégradation du marché du travail ces derniers mois. «L'emploi était globalement au même niveau en septembre qu'en mars, alors qu'il avait diminué de 368 000 postes au cours des six mois précédents», notent les analystes.

Le taux de chômage devrait tout de même atteindre 8,8% au dernier trimestre de 2009 et rester à ce niveau jusqu'au milieu de l'année prochaine, «avant de retomber à moins de 8% d'ici à la fin de 2011».

Au sujet des taux d'intérêt, l'OCDE pense que la Banque du Canada devrait respecter ses engagements et maintenir son taux directeur à son niveau actuel, proche de zéro, «au moins jusqu'à la fin de juin 2010» et même au-delà si l'inflation continue de ralentir.

La reprise de l'économie canadienne est soutenue par plusieurs facteurs, notamment par la demande extérieure qui rebondit après être tombée à des «niveaux extrêmement bas», et par les investissements intérieurs, favorisés entre autres par la faiblesse des taux d'intérêt sur les prêts bancaires.

L'OCDE croit néanmoins que la reprise sera «moyennement marquée», compte tenu du redressement modéré de l'activité anticipé aux États-Unis et du regain de vigueur dont a récemment fait preuve le dollar canadien.

Mais la reprise pourrait tout aussi bien être «plus vigoureuse que prévu», signalent du même souffle les experts, surtout si la demande extérieure, en provenance de la Chine notamment, se révélait d'une «vigueur inattendue».