Les exportations du Canada devraient augmenter de 6% en 2010, mais le parcours vers la croissance réelle est semé d'embûches, estime l'agence fédérale Exportation et développement Canada (EDC).

Dans un rapport comportant ses prévisions publié mardi, EDC constate que la croissance est revenue dans l'économie mondiale et que tout le monde parle de reprise, qu'il y a un net sentiment de soulagement en voyant que la production mondiale n'est plus en chute libre, mais qu'il y a une grande différence entre une croissance renouvelée et une reprise bien ancrée.

«Il y a encore de gros obstacles à surmonter avant de voir la grande poussée qu'apportent généralement les reprises», a affirmé Peter Hall, économiste principal au sein d'EDC, ajoutant que la croissance économique ne redémarra pour de vrai qu'en 2011.

Dans son rapport, M. Hall avertit aussi que les marchés financiers doivent eux aussi surmonter un obstacle de taille, indiquant que les taux de chômage à la hausse font monter les défauts de paiement, ce qui met à nouveau les institutions financières occidentales à l'épreuve.

Il explique en outre que le commerce international, un grand moteur de l'économie mondiale, est confronté à l'intensification du discours protectionniste, que les craintes inflationnistes constituent un autre obstacle sur la voie de la reprise et que la vigueur soutenue du huard constitue une autre embûche pour les exportateurs canadiens.

Selon M. Hall, les excès des années de vaches grasses ne sont pas encore éliminés complètement et il faudra attendre encore un certain temps avant que l'équilibre se rétablisse. C'est à ce moment-là que nous verrons le début d'une véritable reprise, mais cela n'arrivera pas avant au moins six mois, a indiqué l'économiste.