Le premier ministre Stephen Harper doit profiter du Sommet Canada-Europe au début mai à Prague pour lancer formellement les négociations de libre-échange avec notre voisin outre-Atlantique.

«Il y a deux ans, quand Jean Charest a annoncé qu'il fallait que le Canada fasse une entente avec l'Europe, les gens rigolaient, confie le nouveau ministre des Finances, Raymond Bachand, en entrevue à La Presse Affaires. Mais deux ans plus tard, le 6 mai, (Stephen) Harper va lancer les négociations avec l'Europe.»

 

À Ottawa, le bureau du premier ministre n'a pas retourné nos appels. Par contre, au ministère du Commerce international, la porte-parole Me'shel Guliver Bélanger a indiqué dans un échange de courriels que «le Canada demeure résolu à entamer les négociations aussitôt que possible».

Pour Québec, la première province à pousser ce dossier, il s'agit d'une victoire. «C'est structurant, ça, parce que c'est 450 millions de personnes, indique le ministre Bachand. Ce ne sera jamais aussi important que les États-Unis, mais ça va être structurant dans l'économie les 20 prochaines années.»

Selon ce qu'une source rapporte à Québec, Ottawa a offert aux provinces d'avoir leur négociateur à la table des négociations et a demandé à ce que celui-ci puisse prendre position au nom des provinces sur les sujets qui sont de leurs compétences, comme les services financiers. Un geste salué à Québec.

Le gouvernement québécois espère que le lancement des négociations sera accompagné d'un calendrier de négociations de deux ans, ce qui augmenterait les chances d'un accord.

Le 5 mars dernier, le ministre du Commerce international, Stockwell Day, a annoncé que le Canada et l'Union européenne s'étaient entendus sur le périmètre des négociations, c'est-à-dire les sujets qui seront sur la table.

L'an dernier, le commerce de marchandises entre le Canada et l'UE s'est élevé à 90,1 milliards de dollars, en hausse de 7% par rapport à 2007.