Le sauvetage par le gouvernement américain du géant de l'assurance American International Group a profité à au moins deux douzaines d'institutions financières aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde - incluant la Banque de Montréal - qui ont ensemble récolté quelque 50 milliards $ US.

Selon des informations publiées samedi par des médias américains, AIG - qui a déjà été le plus important assureur au monde - verse de l'argent à ces sociétés parce qu'il avait accepté de les protéger face aux pertes liées à la crise du crédit.

Le Wall Street Journal, citant un document confidentiel et des personnes au fait du dossier, a indiqué que les bénéficiaires de l'argent d'AIG incluent le groupe Goldman Sachs ainsi que l'institution allemande Deutsche Bank, qui ont l'un et l'autre reçu environ 6 milliards $ US en paiements, entre la mi-septembre et décembre de l'an dernier.

Merrill Lynch, qui fait aujourd'hui partie de la Bank of America, la banque française Société Générale ainsi que, dans une moindre mesure, Morgan Stanley, la Royal Bank of Scotland et HSBC Holdings ont aussi reçu de l'argent d'AIG, selon le journal financier new-yorkais.

Par ailleurs, le magazine Fortune a publié samedi sa propre liste des 15 banques qui ont reçu de l'argent d'AIG, incluant la Banque de Montréal, Calyon, le Crédit Agricole, UBS, Barclays, Coral Purchasing, la DZ Bank allemande et l'établissement néerlandais Radobank. Fortune, qui a cité une source «fiable», n'a pas précisé les montants obtenus par chacune de ces institutions.

Ces informations font surface alors que la Réserve fédérale américaine vient de s'opposer à une requête du Congrès des Etats-Unis qui souhaitait connaître l'identité des récipiendaires d'AIG. Lors d'une audience, mardi dernier, le vice-président de la Fed, David Kohn, a refusé de préciser quels étaient les établissements qui ont profité du sauvetage de l'assureur, affirmant que la divulgation de leurs noms minerait le peu de confiance qu'inspirent encore les marchés financiers.

Lundi dernier, AIG a rapporté avoir subi une perte nette trimestrielle de 61,7 milliards $ US, la pire jamais encaissée aux Etats-Unis.

Le même jour, le Trésor américain a versé à l'assureur une aide additionnelle de 30 milliards $ US tirée du plan de sauvetage de 700 milliards $ US mis de l'avant par le gouvernement, ce qui porte maintenant à plus de 170 milliards $ US l'aide consentie à AIG. Le gouvernement américain contrôle désormais près de 80 pour cent de l'entreprise.