Une patinoire, des glissades d'eau, des manèges, un parcours de mini-putt et plus de 800 boutiques. Le West Edmonton Mall n'est pas un centre commercial comme les autres. La Mecque du magasinage détient huit records Guinness, dont celui du centre commercial intérieur le plus grand au monde.

Chaque année, 28 millions de clients visitent le centre d'achats, qui est devenu l'attraction touristique numéro un en Alberta devant les stations de ski Banff et Jasper dans les Rocheuses. Selon les dirigeants du centre d'achats, même une récession ne saurait faire fléchir les statistiques de fréquentation. «Nous nous attendions à une baisse de la fréquentation, mais nous sommes agréablement surpris de voir à quel point cette baisse est minime, dit John Chwyl, vice-président marketing du West Edmonton Mall. Nos chiffres d'affluence sont relativement les mêmes et 80% de nos commerçants ont atteint leurs objectifs de vente fixés il y a un an. L'économie a une influence (sur nos activités), mais magasiner fait partie de notre culture. Les gens se sentent bien quand ils magasinent.»

 

Certains gérants de boutiques du West Edmonton Mall ne regardent pas la situation avec les mêmes lunettes roses. Sur le plancher, les clients se font de plus en plus rares et les ventes, de plus en plus difficiles à conclure. «Vous voyez facilement la différence, dit la gérante d'une grande boutique de vêtements ayant requis l'anonymat. Le dernier trimestre a été difficile. Notre clientèle régulière est fidèle, mais elle achète deux morceaux au lieu de huit.»

Fini la pénurie d'employés

Mince consolation: les boutiques sont parvenues à mettre fin à la pénurie d'employés. Elles peuvent même se permettre de choisir les curriculum vitae, un luxe auquel elles avaient renoncé au plus fort du boom économique. «C'est plus facile de trouver des employés, dit cette même gérante. La qualité des curriculum vitae s'est améliorée. Beaucoup de femmes n'avaient pas besoin de travailler parce que leur mari faisait beaucoup d'argent dans les sables bitumineux. Mais le mari a perdu son emploi et elles doivent retourner travailler.»