Le budget fédéral déposé ce mardi attribuera à Ottawa un rôle accru dans le secteur bancaire, alors que le gouvernement fédéral manifeste une certaine frustration devant la performance des institutions prêteuses.

Les nouvelles dispositions affecteraient les sociétés émettrices de cartes de crédit et les banques commerciales. Le gouvernement donnerait ainsi suite à des plaintes entendues à maintes reprises au cours des consultations pré-budgétaires des derniers mois.

La Presse Canadienne a appris qu'Ottawa voudra réglementer les hausses non annoncées des taux d'intérêt sur les soldes des cartes de crédit, que le budget inclura des mesures législatives qui obligeront ces compagnies à une plus grande transparence, et qu'il accordera au gouvernement fédéral de nouveaux pouvoirs de réglementation de ce secteur d'activité.

Le gouvernement fédéral prendra aussi des mesures pour répondre aux doléances de ceux qui disent que l'accès au crédit s'est tari dans les institutions commerciales au cours des derniers mois.

L'agence de presse a également appris que le gouvernement élargira les programmes de prêts aux entreprises consentis par Exportation et Développement Canada et par la Banque de développement du Canada.

Un haut fonctionnaire fédéral a affirmé que les mêmes thèmes revenaient constamment au cours des centaines de séances de consultations pré-budgétaires menées auprès de représentants fédéraux, provinciaux et des milieux d'affaires: les gens exprimaient beaucoup de frustration à l'égard des grandes banques.

Cette frustration a plusieurs sources, selon lui, notamment le fait que les banques commerciales n'ont pas refilé immédiatement les baisses du taux de financement à un jour de la Banque du Canada à leurs clients, et qu'elles imposent des taux d'intérêt élevés même à leurs meilleurs clients, qui détiennent pourtant des dossiers de crédit impeccables.

Les banques n'apprécient pas ces critiques, et citent des données selon lesquelles elles ont plutôt augmenté leurs prêts, malgré la crise économique actuelle.

Dans le cas des sociétés émettrices de cartes de crédit, le fonctionnaire dit que des détenteurs de cartes ont parfois la désagréable surprise de voir leurs taux grimper en flèche sans avertissement. «Nous voulons plus de transparence», a-t-il déclaré.