La menace de taxes américaines plane toujours sur les voitures européennes malgré la trêve fragile entre l'UE et les États-Unis sur le plan commercial, a estimé vendredi la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.

« Ce n'est pas pour demain, parce que l'enquête n'est pas encore terminée côté américain, mais cela pourrait tout à fait arriver »,  a affirmé la Suédoise à l'issue d'une réunion des ministres européens du Commerce à Innsbruck, en Autriche.

Donald Trump avait demandé fin mai une enquête sur les importations de véhicules afin de déterminer leur impact sur la sécurité nationale américaine, un argument jugé absurde par les partenaires commerciaux des États-Unis. Ce rapport doit être remis avant février.

Il avait ensuite menacé en juin d'imposer des droits de douane de 20 % sur les voitures en provenance de l'Union européenne.  

« Si des taxes devaient arriver [...], nous sommes prêts », a affirmé Mme Malmström, expliquant que la Commission avait préparé une liste de produits américains à taxer en représailles.

En juin dernier, l'UE avait déjà taxé une série de produits américains en réponse à des droits de douane punitifs de Washington sur son acier et son aluminium.

Les tensions commerciales entre Européens et Américains se sont ensuite apaisées après une rencontre fin juillet entre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et Donald Trump.

Les deux dirigeants s'étaient engagés à « travailler ensemble à l'élimination des droits de douane » sur les biens industriels entre l'UE et les États-Unis, à l'exception du secteur automobile, mettant une trêve au conflit commercial entre les deux régions.

Mme Malmström a présenté vendredi matin aux ministres européens l'état des discussions avec les États-Unis, mais celles-ci ne semblent guère avoir avancé depuis juillet.

« Le travail préparatoire sur un éventuel accord commercial sur les biens industriels n'a pas encore débuté », a-t-elle concédé.