Les trois constructeurs automobiles américains affichaient leur belle forme lundi à l'ouverture du salon de l'automobile de Detroit, même si General Motors (GM) a perdu sa place de numéro un mondial au profit de Toyota.

«Le secteur vient de finir une plutôt bonne année et cette année devrait être encore meilleure», a commenté Dave Sergeant, analyste au cabinet spécialisé JD Power.

«L'industrie américaine automobile est de nouveau solide grâce aux mesures prises par le président Barack Obama», a assuré le ministre des Transports Ray Lahood lors de la cérémonie d'ouverture.

De fait, General Motors, Ford et Chrysler, mis à genou par la crise en 2009, ont retrouvé le sourire au prix d'une vaste restructuration. Les ventes mondiales du numéro un américain, GM, ont encore progressé de 2,9% l'an dernier à 9,29 millions d'unités.

Il perd toutefois sa place de numéro un mondial au profit du constructeur japonais Toyota, qui a effectué, avec 9,74 millions d'unités écoulées, un spectaculaire redressement après une année 2011 catastrophique marquée par un séisme et un tsunami au Japon et des inondations en Thaïlande.

Le groupe allemand Volkswagen est troisième avec 9,07 millions d'unités vendues.

«Le marché est retourné à la normale après les perturbations engendrées par le tremblement de terre au Japon», a estimé Jeremy Anwyl, analyste de Edmunds.com.

GM a ouvert les festivités dès dimanche soir en dévoilant une nouvelle édition de sa mythique voiture de sport, la Corvette C7 2014, comme preuve de son renouveau.

Rentabilité

Autre source de satisfaction, GM a remporté le prix de la voiture de l'année décernée par l'association américaine des journalistes automobiles avec sa berline Cadillac ATS.

C'est la première fois que Cadillac reçoit ce prix, qui va peut-être aider l'enseigne de luxe de GM, dont les ventes ne cessent de s'éroder, à remonter la pente par rapport à ses rivales européennes comme Mercedes ou BMW, en pleine forme.

Ford expose pour sa part la nouvelle ligne de sa marque de luxe Lincoln, MKZ, dont le prototype avait été présenté l'an dernier, et grâce à laquelle il espère lui aussi stopper l'érosion de ses ventes. Il présente aussi l'une des quatre voitures qu'il compte lancer d'ici quatre ans, la MKC Concept.

Le prix du véhicule lourd de l'année a été décerné à une autre américaine, la Ram 1500, un pick-up du groupe Chrysler.

Chrysler est aussi le seul des trois constructeurs américains, les «big three» de Detroit, à avoir vu sa part du marché aux États-Unis augmenter l'an dernier. Ford et GM ont vu la leur s'éroder, GM tombant à 17,9%, au plus bas depuis 80 ans.

Toyota et Honda, qui ont dévoilé respectivement lundi un prototype de berline, la Furia, et un prototype de SUV «urbain» aux lignes fluides, pas encore baptisé et rappelant plus une berline qu'un gros 4x4, ont vu leur part de marché rebondir fortement l'an dernier.

Le président de GM pour l'Amérique du Nord, Mark Reuss, a toutefois relativisé: «Nous pouvons regagner de la part de marché n'importe quel mois en baissant les prix et avec des promotions».

Mais le groupe a appris de ses erreurs du passé, assure-t-il, et ne va pas chercher la part de marché à tout prix comme il l'a fait avant la crise.

«J'ai déjà dit l'an dernier que je ne voulais pas nécessairement être numéro un en termes de ventes autant que je voulais l'être en termes de rentabilité», a martelé Dan Akerson, PDG de GM, qui espère une légère hausse de sa part de marché aux États-Unis cette année grâce aux nouveaux produits.

Le salon organise lundi et mardi deux journées presse avant d'accueillir les professionnels et enfin le grand public du 19 au 27 janvier.