Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) espère qu'il aura réussi d'ici quelques jours à s'entendre avec chacun des trois géants américains de l'automobile, même si pour l'instant, Chrysler semble hésiter à adhérer aux accords de principe soutirés plus tôt cette semaine à ses concurrents Ford et General Motors.

«Je suis optimiste que nous puissions terminer le travail lors des trois ou quatre prochains jours», a déclaré vendredi le président des TCA, Ken Lewenza, en entrevue.

Les négociations avec Ford et General Motors laissent croire que Chrysler pourrait avoir besoin de temps pour étudier les clauses de la convention collective cadre et aussi pour aborder les questions qui sont propres au constructeur, celui parmi les trois de Detroit qui assure la plus importante présence au Canada.

M. Lewenza a indiqué que les entretiens ayant eu lieu vendredi avaient été constructifs et respectueux. Il a cependant dit ne pas se faire d'illusions et prévoit que les négociations finales seront ardues.

Chrysler a plus que les deux constructeurs rivaux exigé des concessions de la part des TCA et cherché à s'éloigner de la négociation type.

Le dirigeant syndical a quant à lui demandé une proposition écrite à la compagnie afin de préciser les questions à aborder. Il a aussi indiqué que Chrysler était parfaitement au courant que la voie tracée par Ford et General Motors était cruciale pour le syndicat.

«Nous allons tenter de conclure. S'il y a un problème ou un autre, nous donnerons un avis de grève et nous nous servirons de cet outil, mais je prévois que nous n'aurons pas à le faire lors des trois ou quatre prochaines journées», a affirmé M. Lewenza.

Des spécialistes de l'industrie estiment que Chrysler n'a d'autre choix que d'accepter les conditions générales de la convention collective de base puisque le constructeur ne peut pas se permettre une grève qui nuirait à ses activités canadiennes, représentant quelque 25% de sa production d'ensemble.

«Je crois que nous devrions voir une entente avec Chrysler lors des 24 à 48 prochaines heures», a affirmé Tony Faria, de l'École de commerce Odette de l'Université de Windsor, en Ontario.

La compagnie a refusé de faire quelque commentaire que ce soit, se bornant à dire que les négociations se poursuivaient.

M. Lewenza a indiqué que l'entente de principe atteinte avec General Motors, jeudi soir, comportait tous les points inclus dans l'accord conclu avec Ford plus tôt cette semaine.

En vertu des ententes avec Ford et GM, les nouveaux employés recevront 20,40$ l'heure, soit 60% du plein salaire, qui sera atteint après 10 ans, plutôt qu'en six années, tel que le stipulait la précédente convention collective. Ces nouveaux employés disposeront aussi d'un régime de pensions hybride, plutôt que d'un régime à prestations déterminées comme les travailleurs actuels.