Aux critiques qui s'abattent sur lui depuis des semaines, pour les raisons que l'on sait, Toyota répond à coups de promotions au Canada. Pendant ce temps, sa direction au Japon concède certaines erreurs.

Depuis le 2 février, le constructeur propose un «programme de loyauté». Il offre 1000$ à tout propriétaire ou locataire d'un véhicule Toyota désireux, d'ici le 1er mars, de faire un nouvel achat ou de souscrire un nouveau contrat de location pour un de ses véhicules neufs 2009, 2010 ou 2011.

 

Toyota Canada emboîte le pas à certains concurrents en offrant également une protection de crédit en cas de perte d'emploi sur certains modèles neufs (Yaris, Corolla, Matrix, Camry, Sienna et RAV4) loués ou financés auprès de ses services financiers d'ici le 1er mars.

 

Si on ajoute à cela des taux à 0% pour un financement à l'achat et un programme d'entretien gratuit pendant deux ans, on constate que Toyota avait de quoi anticiper les coups. «On avait déjà un important budget en place pour soutenir de façon très agressive le marché comme tel», a affirmé en entrevue à L'Auto/MonVolant Jean-Pierre Gagnon, directeur régional pour le Québec de Toyota Canada.

 

Le constructeur a enregistré une certaine baisse de ses ventes au pays en janvier, mois durant lequel il a suspendu ses livraisons dans le contexte que l'on sait. Ses concessionnaires ont commencé à remplacer les pédales d'accélérateur incriminées. Toyota souhaiterait que l'opération soit «idéalement» achevée d'ici la fin du mois de mars. Au Québec, 75 000 pédales sont à modifier, autant de tapis sont à remplacer et 600 Prius 2010 sont concernées par le rappel portant sur les freins.

 

Mea-culpa

 

D'aucuns voient dans les récents problèmes de Toyota le résultat d'une production et d'une volonté de croître beaucoup trop rapides. «Tout est fait pour ne pas avoir à faire face à ces problèmes, assure Jean-Pierre Gagnon. Toyota se permet de faire des erreurs, mais il ne se permet pas de ne pas apprendre de ses erreurs. Toyota a pris de l'expansion en Amérique du Nord et toute la structure de production a été mise en place pour cela. Toyota n'a pas été négligent dans ce qui a été mis en place.

 

 

«Toyota a quand même un excellent processus de contrôle de la qualité de la conception de tous les composants. Cela fait partie des critères de base quand on produit un composant», a ajouté M. Gagnon.

 

Pourtant, en conférence de presse mercredi, son PDG, Akio Toyoda, a reconnu qu'«avec la rapide expansion de la production, nous n'avons peut-être pas été capables de mettre au point les techniques d'ingénierie et d'avoir les ressources humaines adéquates. La règle fondamentale du système de production de Toyota est de construire seulement le nombre de voitures qui correspond à la demande et, nous-mêmes, nous n'avons pas respecté cela.»

 

Toyota a fort à faire aux États-Unis, beaucoup plus qu'au Canada. «Ce qui se passe aux États-Unis est différent de la réalité canadienne», estime Jean-Pierre Gagnon. Le directeur régional pour le Québec ne veut évidemment surtout pas porter de jugement sur l'attitude des autorités américaines. «Il est normal qu'on nous porte beaucoup d'intérêt et que l'on regarde de près comment Toyota gère cette situation», dit-il.

 

Les difficultés de Toyota ne bouleversent pas son calendrier et ses projets au Canada. Il a toujours l'intention de lancer sa marque Scion en septembre. «On garde le cap», dit M. Gagnon.

Photo: PC

Les difficultés de Toyota ne bouleversent pas son calendrier et ses projets au Canada. Il a toujours l'intention de lancer sa marque Scion en septembre.