Le PDG de Renault Carlos Ghosn a déclaré dimanche soir avoir «totalement confiance dans la justice française pour faire le clair» sur l'affaire d'espionnage industriel présumé qui ébranle le groupe automobile.

Les preuves sont «multiples» et «c'est bien pourquoi nous avons déposé une plainte contre X. Tous ces éléments sont transmis à la justice», a-t-il dit sur les ondes de la chaîne de télévision française TF1.

«Nous avons des certitudes. Si on n'avait pas de certitudes, nous n'en serions pas là», a-t-il souligné. «Nous avons dit que nous allions coopérer complètement de manière très transparente» et «attendons les conclusions» en allant «être très discrets sur cette affaire».

A la question de savoir si Renault n'avait pas saisi la justice un peu tard, Carlos Ghosn a déclaré qu'il fallait «respecter quand même les procédures internes de l'entreprise».

«Nous n'avons aucune preuve que la technologie elle-même» concernant la voiture électrique «ait été l'objet de la démarche» mise en cause par Renault. «Nous pensons que c'est le système économique, qui aboutit aux investissements qui ont été faits par l'entreprise», a-t-il dit, estimant que c'était «à la justice» de dire à qui ces informations devaient profiter.

«Il faut que nous protégions Renault. C'est un investissement massif qui a été fait par Renault et par son partenaire dans l'alliance Nissan. Nous sommes dans les délais (...), nous sommes en plein dans l'offensive et nous ne voulons pas être une cible molle», a ajouté Carlos Ghosn. «Nous savons que ça intéresse beaucoup les concurrents».

Et d'assurer: «en aucun cas», cette affaire ne peut pas retarder le projet de Renault en matière de voiture électrique. «Pour l'instant, ce qui est important, c'est que Renault continue à avancer avec une technologie de pointe, dans laquelle nous avons une avance de deux à trois ans sur l'ensemble de nos concurrents».

Le parquet de Paris a ouvert le 14 janvier une enquête préliminaire, confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). La veille, Renault avait déposé plainte contre X «pour des faits constitutifs d'espionnage industriel, de corruption, d'abus de confiance, de vol et recel, commis en bande organisée», après avoir mis en cause trois cadres de l'entreprise.