L'avenir du géant américain déchu de l'automobile General Motors est désormais entièrement entre les mains de Dan Akerson, qui samedi a pris les fonctions de président du conseil d'administration en plus de celles de directeur général qu'il exerce depuis septembre.

Il prend à 62 ans la suite d'Ed Whitacre, l'ancien patron de l'opérateur téléphonique AT&T qui avait été tiré de sa retraite en 2009 pour guider GM sur le chemin de redressement à la suite de son dépôt de bilan.

Depuis quatre mois, M. Akerson, lui-même venu du fonds d'investissement Carlyle, a poursuivi sur la route tracée par son prédécesseur, et piloté en novembre l'entrée en Bourse réussie à 23,1 milliards en novembre du constructeur.

Mais il sait que le redressement du constructeur des voitures Chevrolet, Buick, Cadillac et GMC est loin d'être achevé, et semble se réjouir de ce défi à relever.

«Je pense que GM sera une entreprise très différente dans cinq ans», a-t-il déclaré récemment.

Cet ancien de la Marine américaine est convaincu de la vérité du dicton selon lequel ce qui est bon pour GM est bon pour l'Amérique, et il espère pouvoir contribuer à une renaissance de l'activité industrielle du pays.

Il reste encore beaucoup à faire pour regagner la confiance et susciter l'adhésion de consommateurs déçus ces dernières années par des produits sans séduction souffrant d'un mauvais marketing.

M. Akerson soutient notamment l'investissement dans les voitures plus légères et moins consommatrices, dont la popularité ne devrait que croître avec la hausse des prix de l'essence. Pour l'heure GM espère beaucoup de la voiture électrique Chevrolet Volt, qui vient d'être lancée.

D'un point de vue financier, «il nous faut un bilan solide», reconnaît M. Akerson, qui souhaite réduire l'endettement de GM et les coûts structurels.

Surtout, il insiste sur une vision à long terme pour l'entreprise, ce qui implique de prendre en compte les conséquences à l'avenir de chaque décision.

«Cela ne s'est pas toujours fait par le passé», dit ce spécialiste en stratégie, critiqué par certains pour ne pas être issu du milieu de l'automobile.

M. Akerson est sorti de l'école Navale en 1970 avec en poche un diplôme d'ingéniérie. Il a ensuite complété ss études avec une maîtrise en économie de la prestigieuse London School of Economics.

Dans les années 1980 et 1990, il a surtout travaillé dans les secteurs des télécommunications et des hautes technologies.

Entre 1996 et 1999, il a dirigé Nextel Communications, transformant une petite société régionale de service de talkie-walkies en un des grands opérateurs de téléphonie mobile du pays. Il a ensuite pris la tête de XO Communications pour le redresser, avant de rejoindre le fonds Carlyle.

Il dirigeait l'activité d'acquisitions de Carlyle lorsqu'il s'est proposé pour siéger au conseil d'administration de GM, en juillet 2009. «Je trouvais que c'était important pour le pays», dit-il aujourd'hui.

De son propre aveu, il s'est attaché à l'entreprise au fur et à mesure qu'il participait au travail de redressement au côté de M. Whitacre.