Les profits de 2,16 milliards US annoncés hier par General Motors (GM) au troisième trimestre confirment non seulement la rémission du géant de Detroit, mais aussi la reprise de plus en plus solide de l'industrie automobile mondiale.

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Il s'agit du troisième trimestre rentable d'affilée pour General Motors, sorti de faillite à l'été 2009. Ses bénéfices nets totalisent 4,8 milliards US depuis le début de l'année, plaçant le constructeur devant son grand rival Toyota, qui a engrangé 4,5 milliards US pendant cette période.

«Le marché a vraiment repris son envol par rapport à 2009», a souligné Dennis Virag, président de la firme Automotive Consulting Group, établie au Michigan.

Cette reprise s'observe aussi au Québec. Jean-Claude Gravel, propriétaire d'un concessionnaire GM à L'Île-des-Soeurs, fait état de résultats en forte hausse par rapport à 2009. Il s'attend à vendre 900 véhicules cette année, comparativement à à peine 600 l'an dernier, au pire de la crise.

«La clientèle reprend de plus en plus confiance en GM, et des nouvelles comme ça montrent que l'entreprise va mieux», a-t-il fait valoir.

À l'échelle canadienne, les ventes de GM sont en hausse de 24% depuis le début de l'année par rapport aux neuf premiers mois de 2009. Le constructeur a écoulé plus de 157 000 véhicules à ce jour.

General Motors a réalisé un chiffre d'affaires mondial de 34,1 milliards US au troisième trimestre, comparativement à 25,1 milliards US à la même période l'an dernier.

Les profits de 2,16 milliards US se comparent à une perte de 858 millions US il y a un an, alors que la société était en pleine restructuration.

Ces bons résultats surviennent tout juste avant le retour en Bourse de GM, qui pourrait survenir dès mercredi prochain. Selon les documents déposés le 3 novembre à la Securities and Exchange Commission (SEC), le groupe pourrait récolter jusqu'à 10,56 milliards US en émettant 365 millions d'actions.

Les progrès du «nouveau GM» sont énormes, mais le constructeur n'a pas encore résolu toutes ses difficultés, a admis hier le grand patron, Dan Akerson, entré en poste le 1er septembre.

«Nous savons que nous avons encore beaucoup de travail à accomplir, a-t-il dit pendant une téléconférence. Nous devons nous améliorer en Europe. Nous continuons à être vigilants dans la réduction des coûts de fonctionnement, et nous commençons tout juste à faire un meilleur boulot dans la mise en marché de nos marques envers le public.»

Au terme de sa restructuration, GM a largué quatre de ses huit bannières - Pontiac, Saturn, Saab et Hummer - pour garder seulement les marques Chevrolet, Buick, Cadillac et GMC. Le constructeur a aussi réduit significativement la taille de son réseau de concessionnaires au Canada et aux États-Unis.

GM prévoit terminer 2010 avec de solides profits, ce qui constituera la première année rentable du groupe depuis 16 ans.

Rebond mondial

Les ventes mondiales de véhicules légers, déjà en progression cette année, devraient bondir d'un autre 6% l'an prochain, avec 73,8 millions d'unités vendues, estime la firme d'analyse IHS Automotive. Les livraisons devraient grimper de 1,95 million de véhicules en Asie et de 1,5 million en Amérique du Nord.

Pour l'année en cours, les constructeurs mondiaux affichent presque tous des profits en forte hausse.

Ford a doublé ses bénéfices pendant les trois premiers trimestres de 2010, à 6,37 milliards US. Honda a engrangé 5,34 milliards US pendant cette période, Volkswagen, 4,9 milliards US et Daimler AG, 4,49 milliards US.