Le constructeur automobile américain Chrysler, contrôlé par l'italien Fiat, a essuyé une perte nette de 172 millions de dollars au deuxième trimestre, mais s'est dit optimiste pour le restant de l'année.

Le constructeur avait perdu 197 millions de dollars sur les trois premiers mois de 2010.

Comme au trimestre précédent, il a dégagé un bénéfice opérationnel de 183 millions de dollars, en hausse par rapport au premier trimestre (143 millions de dollars), et compte aussi afficher un bénéfice opérationnel sur l'ensemble de l'année.

«Dans l'ensemble, nous avons eu un bon trimestre. C'est la continuation des efforts commencés en 2009 et nous commençons à en voir les fruits» a commenté le directeur général Sergio Marchionne lors d'une conférence téléphonique.

«Le bénéfice opérationnel du deuxième trimestre confirme que Chrysler est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs, mais il nous reste encore une somme extraordinaire de travail à fournir», note-t-il aussi dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires du groupe a, quant à lui, progressé de 8,2% à 10,5 milliards de dollars au deuxième trimestre.

Le plus petit des trois constructeurs de Detroit a notamment vu ses ventes à l'international augmenter de 22% pendant le trimestre à 407 000 unités comparé au précédent trimestre.

La part de marché a également progressé à 9,4% aux États-Unis, contre seulement 9,1% au premier trimestre, et elle est restée stable à 12,9% au Canada.

À la question de savoir si Chrysler serait en mesure d'atteindre la cible théorique de 10% de part de marché aux États-Unis préalablement avancée, M. Marchionne a répondu: «nous avons tous connu des périodes où nous avions une part de marché plus élevée et pourtant nous saignions».

«S'il faut choisir entre les deux... Aujourd'hui nous ne saignons plus», a-t-il ajouté.

Il a répété que ce qui était le plus important pour lui était de parvenir à vendre entre 1,6 et 1,65 million de véhicules par an, un pas nécessaire pour parvenir à la rentabilité.

«Il est mathématiquement impossible pour nous de ne pas dépasser les objectifs que nous nous sommes donnés pour 2010», a affirmé M. Marchionne, qui promet de «très probablement» relever les prévisions du groupe pour l'année après la publication des résultats du troisième trimestre.

Chrysler table pour 2010 sur des ventes comprises entre 40 et 45 milliards de dollars et un bénéfice opérationnel entre zéro et 200 millions de dollars sur 2010.

Le groupe se félicite aussi de liquidités totales de plus de 10 milliards de dollars.

Le patron de Chrysler s'est félicité du «succès significatif» du lancement de la Jeep Grand Cherokee fin mai, et a rappelé que «16 produits entièrement nouveaux ou modernisés seront lancés plus tard cette année», ce qui ouvrira «la voie à des hausses significatives de performance en 2011».

Chrysler souligne que l'intégration de son réseau de concessionnaires avec celui de Fiat a commencé dans plusieurs pays européens, dont l'Italie et la France.

Fiat a pris le contrôle opérationnel de Chrysler après sa sortie du dépôt de bilan en juin 2009. Le groupe italien détient pour l'heure 20% du capital de l'américain et doit monter par étapes à 35% d'ici deux ans.

«Nous avons l'intention d'introduire cette entreprise en Bourse à un moment donné en 2011», a-t-il répété.

N'était-ce pas prématuré? M. Marchionne a donné en exemple la Jeep Grand Cherokee, affirmant que «la capacité de réaliser ce produit était la preuve que cette maison savait fabriquer des voitures et savait bien le faire».

«Une fois que le rajeunissement» de la gamme de véhicules du groupe «est finalisée, cette maison sera en mesure d'être indépendante» a-t-il encore ajouté, concluant: «nous sommes peut-être le plus petit des trois de Detroit, mais nous ne sommes pas les plus bêtes».