Des cadres dirigeants du secteur mondial de l'automobile interrogés par la firme KPMG s'attendent à ce que la rentabilité de l'industrie demeure un défi de taille cette année, mais prévoient un retour à la stabilité et à la croissance, et une augmentation des investissements au cours des cinq prochaines années.

Selon ces cadres - au nombre de 200 - employés au sein de fabricants et de fournisseurs de véhicules de 22 pays et interrogés entre la fin septembre et le début novembre 2009, la situation s'est beaucoup améliorée depuis un an, mais il faudra encore du temps avant d'équilibrer l'offre et la demande.

Selon eux, en dépit des fermetures et des faillites de l'année écoulée, la surcapacité à l'échelle mondiale demeure un problème. Ils estiment qu'il s'agit là d'une des principales raisons pour lesquelles la restructuration de l'industrie se poursuivra et le nombre des fusions et acquisitions augmentera.

Ainsi, selon le sondage de KPMG, près de neuf dirigeants sur 10 se préoccupent toujours de la surcapacité, qui se situerait entre 11 et 20 pour cent aux Etats-Unis selon environ un tiers d'entre eux, et entre 21 et 30 pour cent selon un autre tiers. Ces proportions sont semblables en Europe de l'Ouest et au Japon, où la surcapacité inquiète respectivement près de 81 pour cent et de 75 pour cent des participants. Par ailleurs, même si seulement sept pour cent des dirigeants estiment que la surcapacité est actuellement un problème sérieux en Chine, 33 pour cent croient qu'elle le deviendra d'ici trois à cinq ans, et 31 pour cent, d'ici six à 10 ans.

En outre, près des trois quarts des répondants s'attendent à une multiplication des alliances, fusions et acquisitions chez les fabricants de véhicules durant les cinq prochaines années.

«Les fusions et acquisitions d'entreprises en difficulté dans l'industrie automobile ont été nombreuses depuis l'année dernière, et les participants au sondage sont d'avis qu'elles se poursuivront en 2010, étant donné que le niveau d'endettement et la rentabilité demeurent un problème pour beaucoup de joueurs, a expliqué Laurent Giguère, associé en vérification de KPMG au Canada.

«Selon les participants, les facteurs qui poussent aux alliances, fusions et acquisitions sont: le surendettement et le risque de faillite (89 pour cent); l'accès à de nouvelles technologies et à de nouveaux produits (84 pour cent); les possibilités de synergie (83 pour cent); et l'accès à de nouveaux marchés (82 pour cent).

Par ailleurs, interrogés au sujet des enjeux majeurs auxquels l'industrie mondiale de l'automobile fera face dans les 12 prochains mois, 85 pour cent des répondants ont cité le développement de nouvelles technologies, 84 pour cent ont mentionné le développement de nouveaux produits, et 80 pour cent ont cité la réduction des coûts.

Dans une proportion de neuf sur 10, les dirigeants s'attendent à ce que les fabricants de véhicules investissent davantage, au cours des deux prochaines années, dans de nouvelles technologies ainsi que dans de nouveaux modèles ou produits, tandis qu'un peu moins de 30 pour cent prévoient un investissement dans de nouvelles usines. Quant aux fournisseurs, 91 pour cent des dirigeants prévoient qu'ils investiront dans de nouvelles technologies, 78 pour cent dans de nouveaux modèles ou produits et seulement 28 pour cent dans de nouvelles usines.