Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, et le patron de Volkswagen ont assuré mardi, lors d'une visite sur le site russe du constructeur, que le marché automobile restait très prometteur en Russie, malgré la déprime actuelle.

«Je ne doute pas que les constructeurs seront en mesure de surmonter les difficultés actuelles (en Russie), de moderniser leur production, de lancer des modèles concurrentiels et demandés», a déclaré M. Poutine en visitant l'usine Volkswagen de Kalouga (180 km au sud-ouest de Moscou).

Le premier ministre a souligné que la «plupart des grands constructeurs étrangers» - de Ford à Renault - étaient désormais établis en Russie et qu'ils étaient considérés comme des acteurs à part entière de l'industrie automobile russe.

«La crise économique mondiale a aussi durement frappé l'industrie automobile dans ce pays (...) Mais la Russie est sur la voie de devenir une des premières nations automobile du monde», a renchéri le PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn.

«Bien sûr, 2010 sera une année difficile mais à moyen terme, le marché russe se reprendra nettement», a-t-il ajouté, estimant qu'il pourrait croître de plus de 30% par rapport à 2008 à quelque 3,5 millions de véhicules par an et «devenir ainsi le plus grand d'Europe».

Dans ce contexte, Volkswagen n'a pas l'intention de réduire la voilure en Russie, qui constitue «un élément clé de la stratégie de croissance du groupe à l'horizon 2018», a poursuivi M. Winterkorn.

Le constructeur compte vendre 100 000 voitures en 2009 en Russie contre 130 000 l'an dernier. Il devrait ainsi mieux résister à la crise que les autres, le marché russe s'étant effondré de 50% sur les neuf premiers mois de l'année, selon l'Association européenne de business (AEB).

M. Poutine s'est rendu à Kalouga pour une cérémonie dédiée à l'élargissemnt de la capacité de production de l'usine Volkswagen, qui emploie 1800 personnes aujourd'hui et en comptera 3000 en 2010 lorsque trois nouveaux modèles y seront assemblés.

Le premier ministre a joué les cachottiers à propos de l'un de ces modèles. «C'est un grand secret pour l'entreprise, j'ai promis de me taire», a-t-il lancé.