L'équipementier canadien Magna prévoit de supprimer 4 500 emplois en Allemagne chez le contructeur automobile Opel qu'il va racheter et 10 500 au total en Europe, affirme le journal Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) en citant Magna.

Le journal à paraître dimanche se réfère à un porte-parole du groupe canadien, sans toutefois reproduire des citations directes.

L'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait indiqué de son côté que Magna comptait supprimer 4 100 postes en Allemagne, soit «3 000 emplois dans la production et 1 100 dans l'administration».

Des chiffres plus élevés que les estimations circulant jusque-là en Allemagne.

De fait, le ministre allemand de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg a dit croire à des coupes plus sévères que celles évoquées au printemps par Magna, dans le journal à paraître dimanche Bild am Sonntag (BamS).

«Depuis le printemps, il était connu de toutes les parties, y compris des représentants des salariés, et du fait des informations que j'ai données, que le chiffre (de suppressions d'emplois) évoqué par Magna ne concernait que le secteur de la production et que d'autres suppressions d'emplois étaient à redouter dans le domaine de l'administration», a déclaré M. zu Guttenberg.

Le groupe Magna avait indiqué qu'il pourrait supprimer environ 10 000 des 50 000 emplois des anciennes filiales européennes de General Motors (GM), l'allemande Opel et la britannique Vauxhall, dont il doit racheter 55% des parts à GM.

La moitié des 50 000 emplois d'Opel/Vauxhall sont en Allemagne, dans quatre usines Opel à R-sselsheim, Bochum, Kaiserslautern (ouest) et Eisenach (est).

«L'administration centrale de R-sselsheim ne va pas être épargnée», a déclaré le chef du gouvernement régional de Hesse (ouest), Roland Koch au FAS.

Jeudi, après des mois de négociations, GM avait annoncé avoir choisi le consortium russo-canadien composé de Magna et de la banque russe Sberbank pour reprendre 55% d'Opel et de sa marque jumelle britannique Vauxhall. Un soulagement pour le gouvernement allemand et la chancelière Angela Merkel, partisans de cette solution et qui jouaient leur crédibilité politique avant les élection législatives du 27 septembre.

Pour l'instant, Magna a annoncé son intention de fermer progressivement l'usine Opel d'Anvers, en Belgique, qui emploie 2 300 personnes.

L'Allemagne s'inquiète de savoir à combien va s'élever chez elle la facture sociale, tout comme l'Espagne qui craint de perdre 1 700 emplois sur 7 000 dans l'usine Opel de Figueruelas près de Saragosse, ou encore la Grande-Bretagne et la Pologne qui redoutent elles aussi des coupes sévères.