Le constructeur automobile américain General Motors [[|ticker sym='GM|]] espérait encore obtenir ce mercredi le feu vert de la justice à son plan de restructuration, en dépit de l'avalanche d'objections soulevées par les avocats des parties prenantes qui s'estiment lésées.

GM, qui a déposé son bilan le 1er juin, veut faire valider par le tribunal des faillites de New York une motion permettant la cession de ses actifs sains à un «nouveau» GM, a-t-on appris de source proche du dossier.

Les auditions, commencées la veille, ont surtout permis jusqu'ici d'entendre le directeur général Fritz Henderson plaider en faveur de ce plan, élaboré en collaboration étroite avec le gouvernement fédéral.

Depuis le dépôt de bilan de GM, le juge en charge du dossier, Robert Gerber, a manifesté son souhait d'aller vite, survolant rapidement nombre des 850 motions déposées contre le plan de restructuration.

Mardi, il a exprimé son agacement à l'égard de certains avocats, priant certains «de ne pas doublonner» avec des questions précédentes et de poser des questions «sur ce qui est important».

Les observateurs estiment qu'un feu vert de la justice ne devrait être qu'une simple formalité, en raison de l'implication de l'administration Obama dans la genèse du plan.

Le petit concurrent de GM, Chrysler, a réussi à faire approuver son plan de restructuration dans le délai record de 40 jours début juin, malgré l'opposition tenace de créanciers minoritaires qui sont allés jusqu'à la Cour suprême américaine.

Reste que la complexité du dossier GM, confronté à des centaines d'objections, pourrait ralentir le processus, sans compter les possibles appels d'un feu vert à la motion.

Interrogé pendant plus de cinq heures mardi, le directeur général de GM, Fritz Henderson, a rappelé qu'il n'existait pas d'alternative, faute d'investisseurs prêts à s'engager comme l'ont fait à ce jour les Etats américain et canadien, via l'octroi de 60 milliards de dollars depuis décembre.

M. Henderson a aussi rappelé que le Trésor américain, partie prenante au financement de GM, avait fixé l'échéance du 10 juillet pour décider de se retirer si le redressement judiciaire de GM n'aboutissait pas.

Le «nouveau» GM qui doit émerger de la faillite aura une dette sensiblement réduite. Il sera détenu à 60,8% par l'Etat américain, à 11,7% par l'Etat canadien et à 17,5% par le syndicat automobile américain UAW. Les créanciers détiendront 10% en échange de l'annulation de 27 milliards de dollars de dette.

Le futur GM doit être réduit à quatre marques - Buick, Cadillac, Chevrolet et GMC -, éliminer 40% de son réseau de concessionnaires, fermer une douzaine d'usines et éliminer des dizaines de milliers d'emplois d'ouvriers et de cols blancs dans le monde.