Les autorités américaines envisagent la possibilité de convertir une partie des 13,4 milliards de dollars US d'aide fédérale accordée à General Motors (TGM) en actions, affirme le Wall Street Journal mercredi.

Le gouvernement pourrait proposer à GM de rembourser en actions une partie du prêt fédéral, ce qui ferait de l'Etat un actionnaire direct du constructeur pour les années à venir, précise le quotidien financier, citant des sources proches du dossier.

Les autorités n'ont pas indiqué quelle part de l'aide publique elles seraient prêtes à céder en échange d'actions, mais elles ne seraient pas opposées à l'idée de convertir la totalité du prêt fédéral, a expliqué au WSJ une de ces sources.

Selon le journal, les autorités espèrent qu'une telle initiative encouragera le syndicat de l'industrie automobile UAW et les détenteurs d'obligations de GM à accepter davantage de concessions dans le cadre de la restructuration du groupe. Ces deux groupes se voient proposer de convertir une partie des engagements de GM à leur égard en actions du groupe.

Le président par intérim de GM, Kent Kresa, interrogé par le WSJ, a estimé que ce projet gouvernemental «pourrait aider» l'entreprise, tout en réaffirmant qu'une restructuration sans dépôt de bilan était préférable.

GM doit boucler d'ici le 1er juin, selon l'ultimatum fixé par Washington, un accord avec ses créanciers pour restructurer 28 milliards de dollars de dette et un accord avec le syndicat de l'automobile sur le financement de la couverture santé de ses retraités, pour espérer échapper à la faillite.

Selon la presse, le Trésor a demandé à GM de se préparer au dépôt de bilan si créanciers obligataires et syndicats devaient rester sur leurs positions intransigeantes. Le groupe serait alors scindé en deux entités, l'une logeant les actifs sains, l'autre abritant le reste et ayant vocation à être liquidée.

En dépit de sa situation extrêmement fragile, le constructeur garde espoir de poursuivre son développement sur le marché chinois, où il espère doubler ses ventes à 2 millions de véhicules sur les cinq prochaines années.

«Nous sommes plutôt bien placés pour enregistrer une croissance importante sans avoir à dépenser beaucoup», a observé son responsable pour ce pays Kevin Wale, dans un entretien publié dans le même quotidien.

M. Wale a précisé que la plupart des usines du groupe en Chine avaient été conçues pour pouvoir être agrandies et n'a pas confirmé que GM avait déjà adopté le projet de construction d'un site supplémentaire.

Les ventes de GM dans ce pays ont crû de 24,6% en mars, pour atteindre 137 004 unités.

Dans un marché automobile mondial déprimé, la Chine fait figure d'exception, les ventes au premier trimestre y ayant progressé de 6% sur un an.