Le président des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) a de nouveau affirmé, mercredi, que le syndicat ne retournerait pas à la table de négociations avec General Motors, ajoutant qu'agir de la sorte nuirait à la crédibilité de l'organisation.

À la suite d'une allocution prononcée devant l'Economic Club de Toronto, Ken Lewenza a affirmé à des journalistes que les TCA avaient signé avec GM une entente rendant les opérations canadiennes du constructeur concurrentielles avec ses opérations américaines et les usines non syndiquées tant au Canada qu'aux États-Unis.

Plus tôt cette semaine, les gouvernements américain et canadien ont tous deux fait savoir que les plans de restructuration soumis par GM et Chrysler étaient insuffisants, et ont demandé à ce qu'ils soient modifiés de façon radicale.

Au pays, les gouvernements ontarien et fédéral ont affirmé que GM devrait obtenir davantage de concessions des TCA, et ce, même si les deux parties viennent de ratifier une nouvelle entente, il y a tout juste trois semaines.

Par ailleurs, M. Lewenza a réitéré l'appel des TCA en faveur d'un nouveau pacte automobile continental qui obligerait les constructeurs étrangers, notamment ceux d'Asie, «à ajouter autant de valeur en Amérique du Nord qu'ils vendent ici».

À l'occasion de son allocution devant l'Economic Club de Toronto, M. Lewenza a également insisté sur le fait que les membres des TCA «pourraient travailler gratuitement pendant un an, et cela pourrait prolonger d'une semaine la vie de GM (General Motors) ou Chrysler».

Mais alors que les ventes américaines de véhicules roulent à un rythme annuel de neuf millions d'unités, en baisse par rapport à 16 millions, les constructeurs ont de toute urgence besoin d'aide. M. Lewenza a observé que les constructeurs profitaient d'un soutien à l'étranger, incluant au Japon, où même Toyota a obtenu d'importants prêts du gouvernement.

Le sauvetage de l'industrie de l'automobile est crucial pour l'économie canadienne en général et pour l'avenir du pays en tant que nation commerçante, après que les gouvernements eurent laissé péricliter le secteur manufacturier, a dit le président des TCA.