L'Assemblée nationale du Québec ne doit pas appuyer l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (AECG) tant qu'Ottawa n'aura pas bonifié substantiellement la compensation financière promise aux fromagers, selon l'opposition péquiste.

Québec doit construire un meilleur rapport de forces avec Ottawa dans ce dossier, et c'est par l'Assemblée nationale qu'il doit s'exercer, a affirmé en point de presse, mardi, le chef de l'opposition officielle, Jean-François Lisée, qui propose de reporter de six mois l'appui du Québec à cette entente.

Il prévoit déposer un amendement en ce sens à une motion sur le sujet, mardi.

Pour atténuer les pertes à venir, le gouvernement fédéral a prévu offrir des compensations financières de l'ordre de 350 millions de dollars aux fromagers canadiens, principalement regroupés au Québec, qui devront affronter une concurrence féroce des producteurs européens de fromages fins, une fois l'accord entré en vigueur.

En vertu de cet accord, on s'attend à ce que 17 700 tonnes supplémentaires de fromages fins européens entrent au Canada, dès lors.

L'impact financer sur cette industrie atteindrait plutôt 1,5 milliard, selon une évaluation de l'Union des producteurs agricoles (UPA). Les fromagers québécois s'attendent à perdre 150 millions par année, en raison des nouvelles règles du jeu tarifaires entre les deux continents.

Le gouvernement Couillard ne doit pas signer un chèque en blanc au gouvernement fédéral en ce domaine, a plaidé M. Lisée. Le Québec doit dire: «Nous n'allons pas ratifier tant que nous ne serons pas satisfaits», a-t-il dit.

Après sept années de négociations difficiles, l'accord a été signé en octobre dernier.