Les autorités américaines ont décidé de rouvrir leurs portes aux importations de boeuf français, pour la première fois depuis l'imposition d'un embargo en 1998 consécutif à la crise de la vache folle en Europe, a indiqué vendredi le ministère français de l'Agriculture.

Dans un courrier reçu jeudi au ministère à Paris, les États-Unis ont reconnu une équivalence entre les systèmes de contrôle de production français et américains, ouvrant de facto la porte à des importations de boeuf français.

« C'est un premier pas dont on se félicite, mais cela ne veut pas dire que les exportations vont commencer demain », en raison des nombreuses formalités administratives qui restent à mener, a tempéré un porte-parole du ministère.

Cette décision est l'aboutissement d'un « travail de comparaison réglementaire que nous avons commencé il y a à peu près deux ans », a expliqué à l'AFP Stéphanie Flauto, sous-directrice à la Direction générale de l'alimentation (DGAL).

Grâce à cette reconnaissance, « les autorités américaines nous confient la vérification des contrôles, selon les standards discutés entre nous et nous laissent la capacité d'agréer nous-mêmes les établissements », a-t-elle ajouté.

À partir de ce vendredi, les autorités françaises peuvent donc agréer les établissements (abattoirs et ateliers de découpe et de transformation) qui le demandent et qui répondent à des critères sanitaires bien précis concernant la lutte contre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, dite maladie de la vache folle), mais aussi différentes souches d'E.Coli.

« Le premier agrément sera pour un établissement qui enverra de la viande de veau » aux États-Unis, a indiqué Mme Flauto.

Cependant, celui-ci ne pourra réellement exporter qu'avec la signature d'un certificat sanitaire pour chaque lot expédié.

Or, ce certificat reste « la dernière pièce du puzzle », car sa mise au point est encore en cours avec les États-Unis, a expliqué Mme Flauto.

Les commissaires européens Cecilia Malmström, Vytenis Andriukaitis et Phil Hogan ont immédiatement salué l'annonce, « qui constitue une nouvelle étape dans la réouverture d'un marché fermé depuis la crise de l'ESB dans les années 90 », après des décisions similaires prises pour l'Irlande, la Lituanie et les Pays-Bas.