Le Partenariat transpacifique (PTP) est une bonne entente qui fera augmenter les ventes de la Coop fédérée au Japon et, à plus long terme, en Chine, assure son chef de la direction.

Selon Gaétan Desroches, le gouvernement canadien nouvellement élu aurait tort de céder aux pressions de ceux qui veulent rouvrir cette entente historique.

«Honnêtement, c'est une bonne entente. C'est une entente qui est correcte. La rouvrir alors que ç'a déjà été difficile à attacher aurait comme conséquence de créer encore de l'incertitude dans le marché, et il n'y a rien de pire que ça.»

Un important marché

Le chef de la direction de la Coop fédérée était l'invité hier du Cercle canadien de Montréal.

Comme tout le monde, il attend impatiemment de voir les textes de l'accord avant de se prononcer de façon définitive. Mais ce qui en a filtré jusqu'à maintenant lui paraît positif.

«C'est une opportunité qu'il faut saisir. Le marché du Pacifique, c'est important pour un pays comme le Canada.»

Six millions de porcs sont abattus chaque année dans les installations d'Olymel, filiale de la Coop fédérée, et 50% de cette viande est exportée. L'entreprise coopérative estime que le PTP lui permettra d'augmenter ses ventes au Japon, son deuxième marché en importance après les États-Unis.

«On espère une augmentation des ventes assez intéressante parce que les producteurs de porcs japonais n'ont pas de relève et leur production va diminuer de façon importante», a expliqué l'agronome.

À plus long terme, c'est le marché chinois qui intéresse tout le monde, a-t-il fait valoir.

Consolidation

Selon Gaétan Desroches, le Partenariat transpacifique est une bonne entente parce qu'il préserve la gestion de l'offre, notamment pour les producteurs de lait. «On n'a pas cassé la gestion de l'offre. On a fait une brèche, c'est vrai.»

Cette brèche fait en sorte que beaucoup de producteurs de lait s'interrogent. Le chef de la direction de la Coop fédérée s'attend à une consolidation des fermes laitières. «C'est presque inévitable. Surtout pour les producteurs proches de la retraite», dit-il.

Selon lui, il faut que le système de gestion de l'offre reste, pour continuer à avoir des fermes à dimension humaine et pour éviter que le marché canadien soit envahi par des produits dont on ne contrôle pas la composition, comme du lait américain qui contient des hormones de croissance.

BACON ET CANCER

Grosse productrice de porc, jambon, saucisses et cretons, la Coop fédérée ne s'inquiète pas outre mesure de l'avis de l'Organisation mondiale de la santé, qui a classé hier la viande rouge et la charcuterie parmi les produits cancérigènes. «Il faut voir les études», a prudemment commenté le chef de la direction de l'entreprise, qui a souligné que la Coop produit de la viande blanche et de la viande rouge. Gaétan Desroches a rappelé qu'il y a quelques années, Olymel avait beaucoup de difficulté à vendre du bacon, produit tombé en disgrâce auprès des consommateurs. «Cette année, c'est le produit qu'on vend le plus. Il y a même de la crème glacée au bacon.»