Le groupe américain Coca-Cola, dont la principale filiale européenne avait quitté Athènes l'an dernier pour déménager en Suisse, va installer en Grèce son activité réseaux sociaux et internet pour l'Europe centrale et du Sud, a annoncé mardi le ministère grec du Développement.

«Athènes a été choisi par la société mère de Coca-Cola comme siège du nouveau "Centre d'interaction avec le citoyen" pour l'Europe centrale et du Sud», une unité qui dirigera les activités internet et réseaux sociaux du groupe dans cette région, indique un communiqué du ministère.

L'activité de ce nouveau siège devrait débuter en 2014 et se déployer tout au long de l'année 2015 pour couvrir 23 pays d'Europe, ajoute le communiqué qui ne précise pas le montant de l'investissement et les éventuelles créations d'emploi.

Citant une lettre de la direction de Coca-Cola au premier ministre grec Antonis Samaras, le ministère du Développement affirme que le groupe américain a fondé sa décision «sur l'expertise et le niveau de formation linguistique des Grecs», mais aussi sur la volonté de Coca-Cola «d'apporter sa contribution à la société en offrant des emplois de haut niveau pour les jeunes Grecs talentueux dans un secteur des réseaux sociaux et de la communication en pleine croissance».

En octobre 2012, le déménagement en Suisse de Coca-Cola HellenicBottling (Coca-Cola HBC SA), deuxième société d'embouteillage au monde, dont le siège était à Athènes, avait été une mauvaise nouvelle supplémentaire pour le pays englué dans la crise de la dette depuis 2010.

Plusieurs autres grandes sociétés ont procédé à tels transferts visant, selon les spécialistes, à échapper à la hausse des impôts en Grèce ces dernières années, un argument que les entreprises démentent.

La Grèce qui se prévaut d'une stabilisation de son économie après six années de récession et anticipe un timide retour de la croissance en 2014, a méticuleusement cherché à reconstruire sa crédibilité depuis un an, profitant d'une période de relative stabilité politique après les élections de juin 2012.

Selon une étude de l'ONU parue en juin, les investissements étrangers en Grèce reviennent progressivement à leur niveau de 2010, avant l'aggravation de la crise économique.

Mardi, les ministres du Développement et du Travail ont inauguré en grande pompe l'ouverture d'un centre de recherche et développement du groupe de téléphonie finlandais Nokia, près d'Athènes, avec quelque 150 embauches d'ingénieurs à la clef.

Après la forte baisse du salaire minimum, le gouvernement espère que les entreprises étrangères pourront créer des emplois en Grèce où le taux de chômage dépasse 27%.

Tout comme le géant maritime chinois Cosco dans le port du Pirée, l'américain Hewlett Packard, la multinationale de la consommation Unilever et l'industriel du tabac Philip Morris ont récemment annoncé d'importants investissements dans le pays.