Le géant suisse de l'alimentation Nestlé a légèrement révisé en baisse sa prévision de croissance organique pour 2013 mercredi, après un ralentissement au premier semestre dans un climat de consommation difficile qui l'a contraint à réduire ses prix.

Nestlé anticipe désormais une croissance organique annuelle de 5%, dans le bas de la fourchette de 5% à 6% prévue précédemment, une annonce accueillie froidement à la Bourse suisse.

Les résultats du premier semestre sont toutefois ressortis conformes aux attentes.

Sur les six premiers mois de l'année, le bénéfice net a progressé de 3,7% à 5,1 milliards de francs suisses (5,5 milliards de dollars), a indiqué le numéro un mondial de l'alimentaire dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 5,3%, à 45,2 milliards de francs suisses (46 milliards de dollars), tandis que le résultat opérationnel courant s'est inscrit en hausse de 6,8% à 6,8 milliards de francs.

Les analystes interrogés par l'agence AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 5,1 milliards de francs suisses et sur des ventes de 45,5 milliards.

La croissance organique du groupe, considérée comme le véritable étalon de mesure pour ce groupe qui procède régulièrement à des acquisitions, a toutefois marqué le pas, avec une progression de 4,1% au premier semestre, contre 6,6% à la même période un an plus tôt.

Le groupe, connu pour ses dosettes de café Nespresso et ses aliments pour bébé, a surtout vu son activité ralentir en Europe, où il a dû abaisser ses prix pour satisfaire les consommateurs, attentifs à leur facture alimentaire.

Dans la région, la croissance organique s'est établie à 0,6%, contre 2,6% au premier semestre 2012.

«La croissance organique s'est quelque peu atténuée», a déclaré le directeur général de Nestlé, Paul Bulcke, cité dans le communiqué.

Mais Nestlé a aussi constaté un ralentissement dans les pays émergents, où le groupe a fortement investi au cours des dernières années. La croissance organique y a atteint 8,2% au premier semestre, contre 12,9% l'an passé.

Le groupe s'attend néanmoins à ce que les baisses de prix, entraînées par le reflux des cours des matières premières agricoles, contribuent à doper les volumes sur la seconde moitié de l'année.

«Nous avons réalisé une performance équilibrée au premier semestre, tant en matière des ventes que du bénéfice, dans un environnement de croissance moindre et de baisse des coûts des matières premières», a estimé Paul Bulcke.

L'abaissement des perspectives annuelles du groupe a été mal accueilli en Bourse. A 8h55 GMT (4h55 à Montréal), le titre cédait 2,16% à 63,30 francs suisses, pénalisant l'indice SMI des valeurs vedettes, en recul de 0,26%.

«La révision à la baisse de la croissance organique des ventes est décevante», a commenté Patrick Hasenböhler, analyste chez J. Safra Sarasin, soulignant que la croissance du groupe était décevante pour le quatrième trimestre d'affilée.