Le géant américain du négoce et de la transformation des matières agricoles Archer Daniels Midland (ADM) annonce mardi un bénéfice en repli de 21% au deuxième trimestre, attribué aux faibles récoltes américaines.

Son résultat net s'établit pour ces trois mois à 223 millions de dollars, contre 284 millions pour la même période 2012, «en raison de récoltes tendues aux États-Unis», explique la présidente du groupe, Patrizia Woertz, citée dans le communiqué.

Le premier trimestre accusait déjà un recul de 33% de la rentabilité sur un an.

Ajusté des éléments exceptionnels, le bénéfice par action atteint 46 cents. C'est mieux qu'attendu par le marché qui tablait sur 44 cents.

Ce résultat n'inclut pas diverses provisions, dont celles passées pour régler une affaire de corruption remontant à 2008. ADM [[|ticker sym='ADM'|]] a doublé le montant mis de côté pour régler ce contentieux à 54 millions de dollars, selon son communiqué.

Sur ces trois mois, le groupe a enregistré une progression de 18,9% de son bénéfice opérationnel, à 647 millions de dollars, alors même que le chiffre d'affaires était stable à 22,5 milliards.

La rentabilité opérationnelle du groupe a fortement progressé dans le maïs: elle est en hausse de 149 millions, à 223 millions de dollars, dopée par la production d'éthanol et de dérivés, malgré un léger repli sur les amidons.

La rentabilité des activités dans les oléagineux est en léger recul à 321 millions, contre 331 millions l'an passé. Ce segment inclut les activités dans le cacao, qui ont été déficitaires, alors que les autres secteurs (tourteaux et biodiesel) sont stables ou en hausse, principalement grâce aux sites sud-américains. L'Amérique de Nord reste marquée par les mauvaises récoltes en soja.

Les services agricoles, dont le transport, sont également en recul de 42 millions de dollars à 81 millions, pour les mêmes raisons de faibles disponibilités aux États-Unis et de moindres marges dans les échanges internationaux.

Les États-Unis ont subi en 2012 la pire sécheresse de leur histoire en 60 ans, qui a sévèrement impacté les récoltes de maïs et de soja.

Simultanément, ADM a continué de réduire ses coûts et, selon Mme Woertz, le groupe a «progressé vers (son) objectif d'une réduction supplémentaire de 200 millions de dollars».

«Pour l'avenir, nous allons continuer d'opérer dans un marché tendu jusqu'aux prochaines récoltes américaines, qu'on annonce tardives mais abondantes», ajoute la PDG.

ADM indique enfin qu'il juge «pertinent, sur la base de récentes discussions avec le département de la Justice» de porter à 54 millions de dollars sa provision établie à 29 millions au premier trimestre, concernant un possible règlement à l'amiable d'une affaire de corruption «datant de 2008 et avant».

ADM est soupçonné d'infractions au Foreign Corrupt Practices Act (FCPA).

En présentant ses résultats au premier trimestre, le groupe, premier transformateur mondial de maïs, avait évoqué une enquête qu'il conduisait sur les agissements de certains employés opérant sur des marchés étrangers non spécifiés.