Les cours du maïs et du soja ont progressé cette semaine à Chicago, aidés par des craintes pour la qualité des cultures que faisaient peser des températures froides et sèches dans les grandes régions agricoles américaines.

«Après le choc initial de la crise chypriote en début de semaine qui a provoqué une forte hausse du dollar, ce qui a nettement pesé sur l'ensemble des matières premières, l'attention des opérateurs s'est tournée vers les conditions météorologiques», a résumé Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting.

Plus la valeur du billet vert augmente, moins les achats d'actifs libellés dans cette monnaie, dont les produits agricoles, sont intéressants pour les acheteurs munis d'autres devises.

«Les prévisions météorologiques font état de l'arrivée d'une nouvelle vague de froid» sur les Grandes Plaines américaines, particulièrement dans le sud du pays, et «cela risque de retarder les semis» de maïs et de soja, a renchéri Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

Mais «nous anticipons toutefois une hausse des superficies dédiées (à ces produits agricoles) cette année par rapport à l'année dernière», notamment en raison des revenus satisfaisants qu'ils ont procurés aux cultivateurs en dépit de la sécheresse en 2012, a poursuivi M. Nelson.

Le marché tentait en effet de se positionner avant la publication jeudi des prévisions annuelles du ministère de l'Agriculture américain, l'USDA, sur l'emblavement et les chiffres trimestriels des stocks agricoles.

En dépit de l'annulation de la grève prévue cette semaine par les dockers brésiliens, le soja a également bénéficié des craintes du marché liées aux importants retards pris jusque-là par les livraisons de l'oléagineux, a souligné M. Nelson.

«Ces retards devraient provoquer une hausse de la demande en soja américain», a-t-il estimé.

Un résultat qui ne s'est toujours pas fait sentir jusque-là, pour Paul Georgy d'Allendale, selon qui les chiffres des exportations de soja, comme de maïs et de blé, ont été particulièrement décevants cette semaine.

Les courtiers surveillaient aussi la situation des cultures sur le front du blé, alors que les semis d'hiver devaient sortir de leur période de dormance d'ici 3 semaines, a noté M. Zuzolo.

Après un hiver très sec et potentiellement dommageable pour la production de blé, «si de la neige ne vient pas protéger ces semis dans les prochains jours avant l'arrivée du froid au Kansas, au Nebraska et dans l'Oklahoma par exemple, cela pourrait être très mauvais pour le blé, a estimé le courtier.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat de référence sur le marché, évoluait vendredi à 7,2450$ contre 7,1700$ vendredi dernier.

Le boisseau de blé à même échéance valait 7,2350$ contre 7,2300$ une semaine plus tôt.

Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en mai, s'échangeait à 14,4200$ contre 14,2600$ la semaine précédente.