S'il savait que les journaux hebdomadaires de TC Transcontinental suscitaient de l'intérêt, le président et chef de la direction de l'entreprise, François Olivier, affirme qu'il ne s'attendait pas à ce que ces actifs soient aussi convoités.

Après avoir mis 93 journaux hebdomadaires en vente au Québec et en Ontario en avril, l'imprimeur et éditeur a jusqu'à présent trouvé preneur pour 55 titres.

«Honnêtement, je pensais qu'on allait en vendre les deux tiers et nous allons probablement nous rendre à 100 %», a expliqué M. Olivier, jeudi, au cours d'un entretien téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre de la société.

En tenant compte des actifs vendus dans les provinces atlantiques, Transcontinental estime que la vente de ses publications hebdomadaires lui rapportera entre 90 millions et 100 millions.

Des transactions importantes - comme celle du quotidien gratuit Métro - restent à conclure, mais M. Olivier, sans se fixer d'échéancier, s'est dit très confiant d'y arriver, soulignant au passage que l'entreprise comptait conserver les titres qui n'auront pas trouvé preneur.

Jusqu'à maintenant, 33 titres ont été vendus à des ex-employés ou anciens cadres de l'imprimeur et éditeur.

«Ceux avec qui j'ai discuté se portent très bien, a affirmé M. Olivier. C'est dans notre intérêt, parce que ces journaux sont clients chez nous pour l'impression et la distribution. Nous voulons que cela fonctionne.»

La plus récente transaction est survenue mardi, lorsque 12 journaux régionaux ont été vendus au Groupe Lexis Média, pour un montant non précisé.

Les 15 publications spécialisées dans les secteurs de la finance - comme le journal Les Affaires - et de la construction ainsi que l'édition de livres pédagogiques, qui génèrent des revenus annuels d'environ 100 millions $, ne sont pas touchées par le processus de mise en vente.

Sous les attentes

Par ailleurs, M. Olivier a tempéré certains aspects des résultats du quatrième trimestre, qui se sont avérés sous les attentes des analystes financiers.

Si l'entreprise a engrangé des profits nets de 73,4 millions, ou 94 cents par action, en progression de 27 %, ses recettes ont toutefois décliné de 5,1 %, à 527 millions $.

Pour le président et chef de la direction de la société, le résultat du chiffre d'affaires s'explique par la décision de se délester des publications québécoises et ontariennes.

«En excluant l'impact de cette décision stratégique (...) ainsi que la fluctuation des devises, les revenus auraient plutôt affiché une croissance de 3,3 millions $», a-t-il expliqué aux analystes dans le cadre d'une conférence téléphonique.

Dans son secteur de l'impression et de l'emballage, les revenus ont fléchi de 1,1 %, à 479,3 millions $. Ce résultat est essentiellement attribuable à une diminution des recettes découlant de l'impression de magazines et de journaux.

M. Olivier s'est félicité de la croissance interne d'environ 6 % des revenus de la division de l'emballage alimentaire.

Du côté des médias, le chiffre d'affaires a plongé de 34,1 %, à 54,1 millions, étant donné que Transcontinental compte moins de publications dans son portefeuille de journaux hebdomadaires.

Abstraction faite des éléments non récurrents, la société a affiché un bénéfice ajusté de 68,3 millions, ou 88 cents par action, par rapport à 76,6 millions, ou 99 cents par action, au quatrième trimestre de 2016.

Cette performance trimestrielle a raté la cible des analystes sondés par Thomson Reuters, qui anticipaient des revenus de 537 millions et un bénéfice ajusté par action de 91 cents.

Pour l'exercice, le bénéfice net de l'imprimeur et éditeur a bondi de 44,6 %, à 211,5 millions $, ou 2,73 $ par action, tandis que son chiffre d'affaires est demeuré stable, à 2 milliards $.

À la Bourse de Toronto, le titre de Transcontinental a clôturé à 26,09 $, en recul de 50 cents, ou 1,88 %.