Le déficit des comptes courants aux États-Unis a baissé au 4e trimestre à la surprise des analystes tandis qu'il a continué sa progression sur l'année, au plus haut depuis 2008, selon les chiffres publiés mardi par le département du Commerce.

Il s'est établi à 112,4 milliards de dollars d'octobre à décembre en recul de 3,1% par rapport aux 116 milliards de dollars du 3e trimestre (chiffre révisé à la hausse). Il a représenté 2,4% du PIB contre 2,5% au 3e trimestre.

Les analystes tablaient sur une hausse à 128,2 milliards de dollars.

Pour l'ensemble de l'année, le déficit américain des comptes courants a progressé de 3,9% à 481,2 milliards de dollars, représentant 2,6% du PIB comme en 2015. C'est son plus haut niveau depuis 2008 lors de l'éclatement de la crise financière.

Le déficit des comptes courants reflète le déséquilibre entre les États-Unis et le reste du monde sur les échanges de biens et services mais aussi sur les revenus dits primaires (rémunérations, produits des investissements) et secondaires (transferts courants).

Au 4e trimestre, le recul du déficit s'explique par un net accroissement de l'excédent des revenus dits primaires (+19,9 milliards de dollars à 61,5 milliards) supérieur à l'augmentation du déficit des biens (+17,5 milliards à 196,1 milliards).

Sur l'ensemble de 2016, le déficit des comptes courants a augmenté malgré un recul du déficit sur les biens de 12,6 milliards de dollars à 749,9 milliards de dollars.

Il a été aussi gonflé par une augmentation du déficit sur les revenus secondaires (+16,2 milliards de dollars à 161,2 milliards) qui incluent notamment les transferts de fonds des migrants et certains revenus et dépenses du gouvernement américain (retraites, amendes...). En diminuant de 12,8 milliards à 249,4 milliards, le repli de l'excédent sur les services a aussi creusé le déficit.

Les États-Unis sont de très loin les plus grands emprunteurs au monde, finançant l'important déficit de leur commerce extérieur par l'afflux permanent de capitaux dans leur système financier qui plombent leur balance courante.