Le prestataire américain de vidéo en ligne Netflix a ouvert mercredi son service au Japon, proposant des contenus et des prix qui obligent les concurrents locaux à ajuster leur offre.

Avec un premier tarif à environ 7$ CAD par mois et un partenariat avec le puissant opérateur de télécommunications SoftBank (qui fait office de guichet d'abonnement), Netflix espère séduire une partie des quelque 36 millions de foyers japonais bénéficiant d'un accès internet à très haut débit.

Le fondateur et patron de Netflix, Reed Hastings, est apparu brièvement en public mercredi dans une enseigne de SoftBank à Tokyo pour se féliciter du lancement de l'offre dans l'archipel.

«Le premier prix est à 650 yens (7,20$ CAD) et c'est sans engagement, on peut se désabonner à tout moment. C'est un petit prix qui peut permettre de rendre le service très populaire», avait-il insisté mardi devant la presse.

Le groupe a créé une bande-annonce spéciale avec des scènes «d'anime» et voix typiques de séries japonaises pour faire part via internet (Twitter, Facebook, YouTube) de son arrivée sur le territoire nippon.

Netflix appuie sa stratégie sur une banque de contenus originaux en plus de ceux provenant de médias. Il promet qu'au moins la moitié de la vidéothèque pour le public nippon sera d'origine japonaise, via notamment des collaborations avec des chaînes de télévision locales.

Netflix table aussi sur les fonctionnalités particulières de sa plateforme pour garantir une fluidité des vidéos, faire des suggestions pertinentes et personnalisées aux utilisateurs.

Un modèle de téléviseur Panasonic dont la télécommande est dotée d'un bouton «Netflix» est disponible «et plusieurs autres sont attendus ultérieurement», a expliqué à l'AFP un vendeur de l'enseigne d'électronique Bic Camera au centre de Tokyo.

M. Hastings a pour sa part présenté un modèle Sharp également doté de cette touche spécifique.

Netflix, qui revendique déjà 65 millions d'utilisateurs dans le monde, considère le Japon comme un lieu stratégique dans son internationalisation, même s'il est déjà présent dans une cinquantaine de pays.

Après Hulu il y a tout juste quatre ans, cette arrivée dans l'archipel de Netflix force les autres à bouger, qu'il s'agisse de la chaîne de location de DVD Tsutaya ou d'autres acteurs du monde de la vidéo et des télécoms (dont l'opérateur NTT Docomo ainsi que son rival KDDI associé à la chaîne privée TV Asahi). Il s'agit de ne pas laisser la part du lion à ce nouveau compétiteur qui, avec le Japon, fait ses premiers pas en Asie.

Devrait suivre ce mois-ci également un autre américain, Amazon, avec une offre assez similaire.