Québec versera une subvention de 15 millions de dollars à la société française Ubisoft afin de compenser la baisse temporaire du crédit d'impôt pour la production de titres multimédias.

Le crédit d'impôt est passé de 37,5 % à 30 % pendant une période d'un an tout au plus. Le gouvernement libéral avait réduit le taux du crédit d'impôt en juin 2014 avant de le rétablir à 37,5 % au budget suivant, en mars dernier.

Québec avait toutefois conclu une entente avec Ubisoft en janvier 2014 en vertu de laquelle le gouvernement s'engageait à dédommager la société en cas d'abolition ou de diminution du crédit d'impôt pour la production de titres multimédias pendant cinq ans, jusqu'en 2019.

L'existence de l'accord avait été révélée par La Presse Affaires en juin 2014. Pareille entente particulière a aussi été conclue avec Warner Bros. On ne connaît pas pour le moment le montant de l'indemnité de Warner. Selon des estimations qui ont été rendues publiques en juin 2014, le manque à gagner serait de l'ordre de 2,2 millions pour Warner.

L'entente de janvier entre Québec et Ubisoft concerne la réalisation du projet « Next gen », en vertu duquel l'entreprise s'engage à « implanter un pôle d'opérations de jeux en ligne et à investir dans son expertise en technologies de capture de mouvement », lit-on dans le décret gouvernemental daté du 17 juin. Il s'agit d'une deuxième subvention pour le projet Next gen. En 2013, Investissement Québec lui avait accordé 9,9 millions.

Ubisoft emploie près de 3000 employés à Montréal et Québec. En 2014-2015, Ubisoft a reçu 64,2 millions en crédit d'impôt remboursable sur la masse salariale, selon le plus récent rapport annuel de l'entreprise.

Le titre bondit

Le titre d'Ubisoft a bondi de plus de 12 % vendredi à la Bourse de Paris grâce à des ventes meilleures que prévu à son premier trimestre. Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 96,6 millions d'euros pendant la période, soit près de quatre fois moins qu'un an plus tôt (360 millions d'euros). « La performance du premier trimestre ressort toutefois au-dessus de l'objectif de la société (80 millions d'euros) et de nos attentes (90 millions d'euros) », en raison de la bonne résistance du catalogue de jeux (91,6 millions d'euros) « et d'Assassin's Creed Unity en particulier », a expliqué le courtier Gilbert Dupont.

- Agence France-Presse