Le groupe informatique américain Microsoft va supprimer 7800 emplois, principalement dans ses activités de téléphonie, et va inscrire une charge de 7,6 milliards de dollars pour dépréciation d'actifs, a-t-il annoncé dans un communiqué mercredi.

Ces suppressions d'emplois vont toucher principalement les activités acquises dans le cadre du rachat du fabricant finlandais de téléphones Nokia, finalisé l'an dernier. Microsoft va également inscrire une charge allant de 750 millions à 850 millions de dollars pour financer les licenciements, a-t-il précisé.

Ces 7800 emplois représentent environ 6,5% des effectifs totaux du groupe. Microsoft n'a pas précisé la répartition géographique des suppressions d'emplois.

Dans communiqué, le gouvernement finlandais a précisé que les suppressions d'emplois en Finlande devraient toucher 2300 postes. Nokia emploie encore 3500 personnes dans le pays.

Le gouvernement s'est dit «déçu» par la décision de Microsoft et a indiqué qu'il était prêt à présenter au parlement dès la rentrée en septembre un collectif budgétaire pour financer des mesures de soutien destinées aux employés concernés, notamment dans la région de Salo (sud-ouest) où se trouve un centre de recherche spécialisé dans les téléphones intelligents.

«Je ne prends pas ces changements de stratégie à la légère, compte tenu de leurs effets sur la vie de personnes qui sont importantes pour l'entreprise», a souligné pour sa part le PDG du groupe Satya Nadella dans un courriel aux employés. Il y précise que les suppressions auront lieu «sur les prochains mois». Dans son communiqué, Microsoft indique qu'elles devraient être largement engagées d'ici la fin de l'année et complétées d'ici la fin de sa prochaine année fiscale, à savoir juin 2016.

Microsoft avait déjà supprimé l'an dernier 18 000 emplois et décidé de ne plus utiliser la marque Nokia pour ses téléphones intelligents.

Le groupe est actuellement en plein virage vers les activités de «Cloud» (informatique dématérialisée). Il a précisé qu'il donnerait davantage de détails sur l'impact financier de ces nouvelles mesures de restructuration lors de la présentation des résultats financiers annuels le 21 juillet.

Dans son courriel, Satya Nadella, souligne que l'opération de restructuration de l'activité téléphonique vise à davantage l'intégrer dans «l'écosystème» Microsoft, au sein de la division «Windows and Devices Group», plutôt que la maintenir comme une activité distincte.

Nokia et Microsoft ont été largement distancés sur le marché des téléphones intelligents par Apple ainsi que Samsung et les fabricants chinois qui utilisent le logiciel Android de Google. Le groupe de Redmont (Washington, nord-ouest) avait tenté de regagner le terrain perdu avec l'acquisition de Nokia mais cette stratégie n'a pas été couronnée de succès. Sa part de marché dans ce secteur devrait être de l'ordre de 3% cette année, selon la firme IDC.

Microsoft, qui règne encore sur le marché des ordinateurs portables et de bureau, doit présenter d'ici la fin du mois son nouveau logiciel Windows 10 qui sera commun aux ordinateurs et aux appareils mobiles.

Selon l'analyste du secteur Jeff Kagan, l'acquisition de Nokia se révèle «une erreur très coûteuse tant en terme d'argent que de temps».

«Je pense que Windows 10 sera peut-être la dernière véritable opportunité de croissance pour Microsoft. Cela fonctionnera aussi pour les mobiles et ce sera très intéressant de voir s'ils pourront assembler toutes les pièces ensemble», a-t-il estimé.

Microsoft avait annoncé en juin le départ de Stephen Elop, l'ancien patron de Nokia, dans le cadre d'un remaniement de sa direction. Il avait été remplacé par Terry Myerson à la tête de la division Services et produits.