Le déficit commercial du Canada s'est creusé pour atteindre 3,34 milliards de dollars en mai, comparativement à 3,0 milliards en avril, ce qui augmente la probabilité de voir la Banque du Canada réduire son taux d'intérêt la semaine prochaine, ont estimé mardi des économistes.

Selon l'économiste Benjamin Reitzes, de la Banque de Montréal, la balance commerciale est en voie de se traduire par un déficit record pour le deuxième trimestre.

«Ce rapport vient s'ajouter à une série de faibles données ces derniers mois et laisse croire que le commerce ne sera pas aussi positif qu'on le prévoyait au début de l'année», a-t-il affirmé.

«À moins que nous obtenions un rapport sur le marché de l'emploi incroyablement positif ce vendredi, il y a de bonnes chances de voir le gouverneur (Stephen) Poloz abaisser les taux lors de la rencontre de la semaine prochaine sur la politique monétaire.»

La valeur des exportations canadiennes a reculé de 0,6 % en mai pour s'établir à 42 milliards $, a indiqué Statistique Canada, tandis que celle des importations a avancé de 0,2 % à 45,3 milliards $.

Les économistes misaient en moyenne sur un déficit commercial de 2,5 milliards $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Selon Statistique Canada, les volumes des exportations ont reculé de 2,5 %, tandis que leurs prix se sont accrus de 1,9 %. Du côté des importations, les volumes ont gagné 0,3 % pendant que les prix reculaient de 0,1 %.

«Dans l'ensemble, la faiblesse des volumes du côté des exportations inquiétera les marchés pour le produit intérieur brut de mai, même si nous nous attendons toujours à de meilleures nouvelles dans d'autres secteurs, comme celui du détail», a observé l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld.

«C'est un élément de plus en faveur de notre prévision des taux par la Banque du Canada la semaine prochaine. Les données de vendredi sur l'emploi sont le dernier obstacle à franchir.»

La Banque du Canada fera son annonce le mercredi 15 juillet, et dévoilera du même coup la plus récente version de son Rapport sur la politique monétaire. La vaste majorité des analystes s'attendent à ce que la banque centrale réduise ses prévisions économiques, mais ce qu'elle fera avec ses taux d'intérêt reste plus incertain.

Statistique Canada doit pour sa part dévoiler vendredi son rapport sur la population active pour le mois de juin, ce qui donnera un aperçu des conditions du marché de l'emploi.

Les exportations canadiennes à destination des États-Unis ont chuté de 0,3 % en mai pour s'établir à 32 milliards $, et les importations en provenance du même pays, le plus grand partenaire commercial du Canada, se sont accrues de 0,5 %, à 30 milliards $.

Les exportations vers les pays autres que les États-Unis ont décru de 1,6 % pour atteindre 10 milliards $, alors que les livraisons à destination du Royaume-Uni ont chuté de 345 millions $ et ceux vers la Chine, de 307 millions $. Les importations en provenance des pays autres que les États-Unis ont aussi baissé de 0,2 %, à 15,5 milliards $.

Le recul des exportations de produits en métal et de produits minéraux non métalliques, ainsi que celui des minerais de métal et minéraux non métalliques ont été en grande partie contrebalancés par les gains des avions et autres matériel et pièces de transport, de même que les véhicules automobiles et leurs pièces.

Les exportations de produits en métal et produits minéraux non métalliques ont diminué de 5,8 % pour atteindre 4,6 milliards $, tandis que celles de minerais et minéraux non métalliques ont fléchi de 9,2 % pour s'établir à 1,4 milliard $.

Les exportations d'aéronefs et d'autres matériels de transport et leurs pièces ont progressé de 10,3 % à 2,1 milliards $, tandis que celles de véhicules automobiles et leurs pièces ont gagné 2,7 % à 6,9 milliards $.

De l'autre côté de l'équation, les importations de biens de consommation ont avancé de 2,3 % à 9,7 milliards $, pendant que celles de produits en métal et de produits minéraux non métalliques ont augmenté de cinq % pour atteindre 3,8 milliards $.

Le secteur de l'énergie a vu ses exportations augmenter de 1,3 % à 7,7 milliards $ en mai, ses prix ayant grimpé de 8,4 % tandis que ses volumes échappaient 6,5 %. Les importations de produits énergétiques ont pris 2,9 % à 3,0 milliards $, ce qui était attribuable à des hausses de prix.