Comme prévu, la Banque du Canada choisit de gagner du temps, afin de mieux jauger tous les effets de sa baisse surprise de son taux directeur, en janvier.

«À l'heure actuelle, nous estimons que le degré de détente monétaire en place est encore approprié, et le taux cible de financement à un jour est maintenu à 0,75%», lit-on à la fin de son communiqué annonçant sa décision.

La formulation de la phrase suggère que les autorités monétaires canadiennes sont disposées à agir, si la situation économique et financière devait évoluer de manière trop éloignée de son scénario.

Tel n'est pas le cas, pour l'instant du moins. «La Banque continue de prévoir que l'incidence de la baisse des prix du pétrole se fera sentir en grande partie au premier semestre de 2015, quoique possiblement de façon encore plus rapide qu'escompté en janvier», prévient-elle.

La Banque prend acte que l'inflation de base demeure au-dessus des 2%, même si l'indice des prix à la consommation global a ralenti sa progression à cause de la chute des prix de l'essence. On ne trouve pas cependant dans le communiqué la moindre allusion au rebond des prix à la pompe observé dans les stations-service du Québec, largement tributaires des prix du pétrole de mer du Nord (le Brent) qui se sont moins affaissés que ceux du pétrole canadien (WCS) ou américain (WTI).

La Banque insiste enfin sur les effets bénéfiques de la baisse de son taux directeur en janvier. La dépréciation du dollar canadien et la diminution des coûts d'emprunt «atténueront les répercussions négatives du choc des prix du pétrole en stimulant davantage la croissance à la faveur du renforcement des exportations hors énergie des investissements.»

La prochaine date de fixation du taux directeur est le 15 avril, date où paraîtra aussi la mise à jour de son scénario économique et financier.