Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) s'attend à ce que les ventes des marchands ne grimpent que de 1% en 2014, ce qui devrait contribuer à rendre encore plus féroce la concurrence entre les détaillants.

En 2013, les ventes des détaillants québécois n'ont progressé que de 1,5%, pour se chiffrer à 105,2 milliards de dollars, et ce, en dépit de l'arrivée de nouveaux concurrents comme Target.

«Ce n'est pas parce qu'il y a d'autres joueurs que les ventes augmentent de façon significative, explique en entrevue le président-directeur général du CQCD, Léopold Turgeon. Tout le monde joue dans la même tarte. Ça joue du coude.»

Selon lui, les marges des détaillants sont de plus en plus sous pression en raison de la multiplication des promotions à l'endroit des consommateurs.

«Plus que jamais en 2013, il y a des promotions, des journées ainsi que des événements spéciaux pour les clients, explique M. Turgeon. Ça se traduit nécessairement sur les marges (des détaillants).»

Pour le président-directeur général du Conseil, le défi des détaillants, en 2014, sera d'adopter de nouvelles technologies afin d'accroître leur présence sur le Web.

«Quand le consommateur fait de la recherche pour certains produits, il se tourne vers Internet, dit M. Turgeon. Plusieurs de nos détaillants n'y sont pas présents. À mon sens, l'expérience client commence bien plus à la maison qu'au magasin.»

Une étude réalisée par le Groupe Altus recherche marketing, dont les résultats ont été dévoilés mardi, révèle également que la progression des ventes des marchands au Québec a été inférieure à la moyenne canadienne.

Dans le reste du pays, les ventes ont grimpé de 2,4% en 2013, pour atteindre 481,3 milliards de dollars.

«Dans le contexte économique actuel, pour nous, ce n'est pas des mauvaises nouvelles, affirme M. Turgeon. Nos ventes (au Québec) sont encore en progression.»

Dans la province, sept sous-secteurs ont connu des progressions en 2013, les plus marquées étant enregistrées dans ceux des vêtements (12,8%) ainsi que des pharmacies et magasins de produits de soins personnels (10,7%).

M. Turgeon croit que le sous-secteur des pharmacies a bénéficié des récents investissements effectués au cours des dernières années au Québec.

«Il y a eu beaucoup d'ouvertures de magasins, alors cela a aidé, souligne le PDG du CQCD. Il y a aussi eu un déplacement de la clientèle des grandes surfaces vers les pharmacies pour l'achat des produits de santé.»

À l'inverse, un recul a été observé dans six sous-secteurs. Les ventes ont particulièrement baissé dans les centres de rénovation, quincailleries, construction et jardinage (4,4%) ainsi que les stations-service (3,8%).

M. Turgeon dit vouloir demeurer prudent pour ses prévisions de ventes en 2014, notamment en raison de la stabilité des taux d'intérêt, du revenu des consommateurs, de l'emploi ainsi qu'une faible progression de l'inflation.

Le repli du dollar canadien, qui se transige actuellement aux alentours de 90 cents américains, pourrait également ajouter son grain de sel cette année en ce qui a trait à la croissance des ventes des détaillants canadiens.

«Ça ne veut pas dire que les marchands vont automatiquement opter pour des augmentations de prix, dit-il. La féroce concurrence fait en sorte que certains (détaillants) n'ont pas intérêt à monter trop rapidement leurs prix.»

En 2013, quelque 441 000 personnes travaillaient dans le secteur du commerce de détail, soit 2000 de moins qu'en 2012.