L'action du réseau social Facebook (FB) s'est envolée jeudi à un record historique, alors que le groupe pousse les feux dans les appareils mobiles pour la publicité, comme pour les contenus.

Sur le Nasdaq, la plateforme à dominante technologique de la Bourse de New York, le titre Facebook s'est adjugé 14,10% pour s'établir à 61,08 dollars. Un niveau jamais atteint auparavant en clôture et bien loin de l'effondrement -jusqu'à 17,73 dollars- subi dans les mois suivant son introduction en Bourse en 2012.

Le marché, qui porte ainsi la capitalisation boursière du groupe à 150 milliards de dollars, a salué des résultats nettement meilleurs que prévu publiés la veille après la clôture.

Sur l'année 2013, Facebook a dégagé un bénéfice net de 1,5 milliard de dollars pour un chiffre d'affaires qui a explosé de 55% à 7,9 milliards.

Au-delà de sa rentabilité et de sa très forte croissance, globalement tous les indicateurs livrés par le groupe étaient au vert, et de nombreux analystes émettaient en conséquence jeudi des recommandations très positives.

«Que peut-on ne pas +aimer+ dans un trimestre comme celui-ci ?» résume la banque Jefferies dans une note.

«La tendance la plus importante sur internet jusqu'ici est le mobile, et Facebook est devenu une entreprise mobile», se félicite pour sa part la Deutsche Bank.

Les smartphones sont de plus en plus utilisés pour accéder à internet, ce qui oblige les groupes du secteur à s'adapter. Facebook a ainsi dû développer de nouvelles formes de publicités, qui peuvent s'afficher autant sur les écrans des téléphones plus petits que sur ceux des ordinateurs. Il a trouvé la solution en les intégrant au fil d'actualité, au milieu des publications des «amis» des utilisateurs.

Les résultats de mercredi soir ont confirmé que cette stratégie payait: le mobile représentait au quatrième trimestre 53% des recettes publicitaires du groupe, soit 1,2 milliard de dollars, contre encore rien du tout début 2012.

Un nouveau «journal» mobile

Les efforts de Facebook dans le mobile ne se cantonnent pas aux formats publicitaires, puisqu'il a aussi dévoilé jeudi une nouvelle application destinée aux utilisateurs de téléphone intelligent souhaitant partager des articles ou d'autres contenus.

Baptisée «Paper» et disponible à partir du 3 février sur l'iPhone, cette application «permet de raconter des histoires de manière plus jolie avec un design amélioré et plein écran, une mise en page sans éléments perturbateurs», a expliqué le réseau social sur son blogue officiel.

Elle offre plusieurs sections thématiques pour suivre les principaux sujets d'actualité, ainsi que des rubriques comme les sports, la science ou la cuisine, avec de nombreux paramètres personnalisables.

Facebook n'a pas dévoilé quels étaient les médias partenaires, mais une vidéo de présentation de l'application montre un utilisateur naviguer sur des articles du New York Times, de Time magazine, de USA Today ou du Huffington Post entre autres.

De tels produits sont nécessaires pour améliorer l'engagement des utilisateurs, en les encourageant à passer plus de temps et à interagir davantage sur le réseau.

Facebook semble y parvenir jusqu'ici: sur les 1,23 milliard de personnes actives mensuellement sur le site fin décembre, 757 millions soit 61,5% se connectaient tous les jours, selon les données publiées jeudi soir.

Mais l'enjeu final revient toujours à la publicité: plus les utilisateurs passent de temps sur le réseau, plus ils sont susceptibles d'y être exposés aux annonces qui, pour Facebook comme pour tous les services offerts gratuitement sur internet, représentent une source incontournable de revenus.

La plupart des analystes estiment qu'en ce domaine, Facebook n'a pas fini de progresser et se frottent en particulier les mains à l'idée de la lente arrivée de publicités sur la filiale de partage de photos Instagram, ou du détournement possible d'une partie de la manne publicitaire de la télévision avec les nouveaux spots vidéo présentés récemment par le groupe.

Ces derniers en particulier «pourraient être la prochaine activité rapportant des milliards de dollars à Facebook», assure Jefferies.

«La publicité vidéo, la recherche et la monétisation d'Instagram représentent de grosses opportunités, mais ce sera probablement une histoire pour 2015», pondèrent toutefois les analystes de Bank of America