Le fabricant canadien de téléphones intelligents BlackBerry et certains de ses administrateurs sont accusés d'avoir trompé les investisseurs concernant l'avenir de l'entreprise et les chances du BlackBerry 10 de se démarquer de la concurrence.

Un recours collectif déposé par l'un des actionnaires affirme que l'entreprise établie à Waterloo, en Ontario, a omis d'informer les investisseurs qu'elle était loin d'être remise de ses difficultés financières et de reprendre sa place parmi les chefs de file de l'industrie des communications sans fil.

Dans le document soumis à un tribunal de Manhattan vendredi, Marvin Pearlstein soutient aussi que, en réalité, le BlackBerry 10 a été très mal accueilli par le marché.

Le recours souhaite représenter des milliers d'actionnaires qui ont acheté des actions de la société entre le 27 septembre 2012 et le 20 septembre 2013, période durant laquelle les dirigeants de BlackBerry auraient donné une fausse image de la situation financière de l'entreprise.

Le chef de la direction, Thorsten Heins, et le directeur financier, Brian Bidulka, figurent parmi les défendeurs cités par le recours.

Aucune de ces allégations n'a été prouvée en cour et un représentant de BlackBerry a refusé de commenter, disant que la compagnie évaluait présentement l'affaire.

Le mois dernier, BlackBerry avait révélé qu'elle enregistrerait une perte de près de 1 milliard de dollars au deuxième trimestre de son exercice financier, en partie à cause des stocks de BlackBerry 10 invendus, et qu'elle licencierait environ 40 % de ses effectifs dans un effort pour réduire ses coûts.

Selon le recours, la récente débâcle de l'action de la société ontarienne est une conséquence directe de la campagne de désinformation menée par ses dirigeants.

«Le fait que la chute de l'action de BlackBerry se soit produite à ce moment précis et ait été d'une aussi grande ampleur prouve que la perte subie par le plaignant et les autres parties représentées par le recours n'a pas été causée par un changement survenu sur le marché, dans l'industrie ou sur le plan macroéconomique», peut-on lire dans le document.

Depuis le 25 septembre, soit le jour où BlackBerry a annoncé sa perte et les licenciements, son action a perdu 25 % de sa valeur sur la bourse NASDAQ de New York.