C'est confirmé: aucune entreprise étrangère ne fait partie de la liste, dévoilée hier, des 15 sociétés qui participeront aux enchères du spectre de la bande de 700 MHz, en janvier prochain.

On y trouve les trois grands fournisseurs canadiens (Bell, Rogers et Telus), de même que Vidéotron et des fonds d'investissement privés comme The Catalyst Capital Group. Plusieurs voient dans l'absence de géants américains comme Verizon un échec de la tentative du ministère de l'Industrie d'attirer des entreprises d'envergure pour stimuler la concurrence sur le marché de la téléphonie sans fil.

Mais le gouvernement n'a pas bronché, et tandis que plusieurs le pressent de retourner faire ses devoirs, il a promis de poursuivre ses efforts pour faire baisser les prix.

«Un échec»

«C'est un échec sur l'orientation qu'a voulu donner le ministère de l'Industrie à cette prochaine ronde d'enchères. C'était clair: il recherchait l'injection de capitaux étrangers chez nous et ça n'arrivera pas», affirme Pierre C. Bélanger, professeur au département des communications à l'Université d'Ottawa

«C'est vraiment un échec des conservateurs. [...] On s'attend à ce qu'il y ait encore des revendications de la part des consommateurs, du fait que les prix ne sont pas nécessairement abordables et que l'accès dans les différentes régions est inéquitable», dit Anne Minh-Thu Quach, députée du Nouveau Parti démocratique et porte-parole adjointe de l'opposition en matière d'Industrie

Ottawa et l'industrie peu bavards

«Bien avant les débats publics de cet été sur la politique du sans-fil, notre gouvernement a pris un certain nombre de mesures afin de créer plus de choix dans le marché canadien du sans-fil, au profit des consommateurs. En conséquence, les prix ont baissé, le nombre d'emplois dans le secteur du sans-fil a augmenté, et les consommateurs ont plus de choix. Cette tendance se maintiendra à la suite des enchères de janvier», a soutenu James Moore, ministre de l'Industrie, par voie de communiqué

«Notre priorité n'est pas de savoir si, oui ou non, des entreprises étrangères participeront, mais plutôt de continuer de fournir à nos clients ce à quoi ils s'attendent de nous, c'est-à-dire des réseaux rapides et fiables», dit de son côté Luiza Staniec, chef des relations publiques chez Rogers.

Changements réclamés

«L'Association canadienne des télécommunications sans fil continue d'accueillir la concurrence, qu'elle soit locale ou étrangère. Par contre, nous continuons aussi à croire que le gouvernement doit rendre les règles plus équitables en bloquant les échappatoires qui fourniraient des avantages particuliers aux entreprises étrangères dans le cadre d'autres enchères de spectre», soutient Marc Choma, directeur des communications à l'Association.

«Il y a des gens à Industrie Canada qui vont être obligés de revoir leur politique. Ils ont misé très fort sur l'entrée de capitaux étrangers et ils ont perdu leur pari. Il n'y a personne qui est venu parce que l'immense campagne de sensibilisation qu'ont menée les trois titulaires [NDLR: Bell, Rogers et Telus] a fait renverser la vapeur», indique Pierre C. Bélanger, professeur de communications à l'Université d'Ottawa.

«En plus de ces enchères, notre gouvernement continuera à mettre tout en oeuvre pour adopter des politiques visant à faire en sorte que les intérêts des consommateurs demeurent au coeur de toutes ses décisions», affirme James Moore, ministre de l'Industrie.

Les 15 sociétés inscrites:

> 1 770 129 Alberta inc.

> Bell Mobility

> BH Wave Acquisition Corporation

> Bragg Communications

> Feenix Wireless

> Globalive Wireless Management Corp.

> MTS

> Novus Wireless

> Rogers

> Saskatchewan Telecommunications

> TBayTel

> Telus

> The Catalyst Capital Group

> Vecima Network

> Vidéotron