L'économie canadienne devrait bientôt recommencer à croître de façon naturelle, notamment en raison de la demande extérieure, a estimé mercredi le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz.

«La Banque prévoit que le redressement des investissements des entreprises et de l'investissement résidentiel observé aux États-Unis sera particulièrement bénéfique aux segments du marché d'exportation du Canada qui jusqu'ici accusaient un retard, notamment celui des machines et du matériel ainsi que celui des produits du bois», a dit M. Poloz dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Vancouver.

Le dirigeant de l'institution a également indiqué que l'économie canadienne était en mesure de croître sans exercer de pressions inflationnistes, un élément qui influence les décisions de la Banque en ce qui a trait aux taux d'intérêt.

La Banque du Canada a maintenu son taux du financement à un jour à un pour cent depuis septembre 2010, même si l'institution laisse croire que ce taux augmentera dans l'avenir.

«Lorsque la bulle a éclaté en 2008, nous nous sommes retrouvés dans un cratère, où nous sommes encore aujourd'hui», a souligné M. Poloz dans son discours.

Pour illustrer ce concept, le gouverneur de la Banque du Canada a utilisé l'exemple d'une sauce à spaghetti qui mijote.

«Sous chaque bulle, il y a un cratère de même dimension, a-t-il dit. Donc, pour une bulle de sept ans, on a un cratère de sept ans. Les banques centrales ont rempli ce cratère de liquidités, pour que nous puissions le traverser. Nous devons nous assurer de regagner le bord sans nous échouer.».

Le dirigeant de l'institution a également noté que les entreprises canadiennes avaient été prudentes dans leurs investissements, préférant attendre une hausse de la demande.

M. Poloz a dit que de récents sondages ont démontré qu'il y avait un certain regain de confiance au sein des entreprises et qu'il avait l'intention de suivre la situation pour voir si la tendance allait se poursuivre.

Le gouverneur de la Banque du Canada s'est dit satisfait de constater une augmentation du nombre d'entreprises au Canada puisque ce nombre avait peu bougé lors de la crise financière ainsi que pendant la récession.

Selon M. Poloz, le nombre d'entreprises canadiennes d'au moins un employé est en hausse de quelque 40 000 par rapport à la même période l'année dernière.

On s'attend à ce que l'économie canadienne reprenne de la vigueur au troisième trimestre après avoir été ralentie au deuxième trimestre par la grève dans le secteur de la construction au Québec ainsi que les inondations en Alberta.