Google Trends, une application permettant de connaître la fréquence à laquelle un mot a été tapé dans le moteur de recherche Google, est une mine d'or potentielle pour les investisseurs, selon une étude publiée jeudi dans la revue Scientific Reports.

Tobias Preis (Warwick Business School, Coventry, Royaume-Uni) et ses collègues ont analysé les données de Google Trends sur la période 2004-2011. Ils ont examiné le volume des requêtes pour 98 mots, incluant du vocabulaire financier et boursier, comme «investissement», «Nasdaq», «gain», «dette»...

Ils ont ensuite construit un portefeuille virtuel d'investissement à la Bourse de New York, avec une stratégie d'achat et de vente basée sur les volumes des requêtes effectuées le dimanche pour chacun des différents mots.

La stratégie utilisant le mot-clé «dette» -le terme qui a connu le plus de fluctuations durant la période d'étude- aurait permis d'enregistrer un bénéfice record de 326% sur sept ans.

À titre de comparaison, la vente en 2011 du portefeuille virtuel constitué en 2004 n'aurait produit que 16% de profits, soit l'augmentation de l'indice Dow Jones durant cette période.

L'étude suggère que les requêtes sur un moteur de recherche sont un indicateur potentiel des intentions sur les décisions d'investissement.

Ainsi quand une masse de gens recherche des informations sur un sujet particulier le dimanche, c'est un signe d'inquiétude qui augmente la probabilité de les voir se défaire de leurs actions à l'ouverture du marché le lundi.

«Les baisses importantes sur les marchés financiers sont précédées par des périodes d'inquiétude des investisseurs», soulignent les chercheurs. «Dans de telles périodes, les investisseurs peuvent rechercher davantage d'informations sur le marché, avant de finalement décider d'acheter ou de vendre».

«Suivant cette logique, nos résultats suggèrent qu'au cours de la période 2004-2011, les volumes de requêtes de certains termes sur Google Trends auraient pu être utilisés pour établir des stratégies de placement rentables», concluent-ils.