La banque centrale des États-Unis (Fed) devrait se garder d'en faire plus qu'elle ne le fait déjà pour tenter de faire baisser le chômage, a déclaré mercredi un de ses dirigeants, James Bullard.

M. Bullard s'en est pris dans un discours à «l'idée selon laquelle la Fed devrait mettre davantage l'accent sur la lutte contre le chômage», indique la Réserve fédérale dans un communiqué.

«Une telle approche pourrait avoir des effets totalement opposés à ceux recherchés», a ajouté M. Bullard, président de l'antenne de la Fed à Saint-Louis, dans le Missouri (centre), cité dans le communiqué.

Pour M. Bullard, la politique monétaire ne peut pas lutter à elle seule contre les nombreuses lacunes du marché du travail sans risquer de mettre en danger sa politique de maîtrise de l'inflation, et ces problèmes doivent être traités par le biais de «mesures destinées plus directement à l'emploi», ajoute la Fed, faisant allusion à des mesures budgétaires.

Depuis décembre, la Fed indique qu'elle maintiendra son taux directeur dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis décembre 2008 «au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%», si cela ne remet pas en cause son objectif d'inflation à moyen terme (2% sur un an).

En plus de maintenir son taux directeur au plancher, la Fed injecte depuis le début de l'année des liquidités dans le circuit financier, au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois, afin de maintenir une pression maximale sur l'ensemble des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme.

Un des collègues de M. Bullard, Narayana Kocherlakota, plaide depuis plusieurs mois pour que la Fed en fasse davantage contre le chômage en s'engageant à maintenir son taux quasi nul tant que le taux de chômage officiel des États-Unis restera supérieur ou égal à 5,5%.

La Réserve fédérale a pour mission d'assurer la stabilité des prix et le plein emploi, lequel correspond selon elle à un taux de chômage compris entre 5,2 et 6%, contre 7,6% à l'heure actuelle.