Non, il n'a pas parlé d'une nouvelle équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) en Ontario. Ni du BlackBerry 10 qui vient d'être lancé. Ces temps-ci, Jim Balsillie veut plutôt s'exprimer sur un nouveau projet qui lui tient à coeur: une réforme de la politique publique sur la propriété intellectuelle au Canada.

«On me demande souvent quel sera le prochain Research In Motion, mais RIM était une anomalie, une exception à la règle. Et il n'y en aura pas d'autres avant qu'on change nos politiques publiques. Nous avons besoin de leadership à Ottawa sur cette question», a dit l'ex-co-PDG de Research In Motion (maintenant BlackBerry) hier, au cours d'une conférence de l'Université McGill sur le succès au Canada et l'innovation technologique.

Mieux soutenir l'innovation

Après les États-Unis et l'Europe, Jim Balsillie croit que c'est au tour du Canada de moderniser son système de gestion de la propriété intellectuelle et de mieux soutenir l'innovation. «Pas un autre rapport avec des platitudes, mais une vraie réforme. Nous devons donner aux centaines de start-ups un environnement où elles pourront réussir. Les États-Unis et Israël sont les deux pays qui investissent le plus en innovation. C'est pourquoi ils sont numéro un et deux au monde dans le domaine», dit M. Balsillie, qui a abandonné son poste chez RIM en janvier 2012 après le déclin abrupt de l'entreprise de Waterloo. Son seul lien restant avec BlackBerry: il détient toujours 5,1% des actions.

Ottawa doit mieux protéger ses détenteurs de brevets, d'autant plus que la concurrence est «vicieuse» à l'échelle mondiale, selon Jim Balsillie. «Les trolls attendent, comme les prédateurs», dit-il.

Ce grand amateur de sport - il a tenté sans succès à deux reprises d'acheter une équipe de la LNH - s'est d'ailleurs servi d'une métaphore sportive pour illustrer sa vision du système actuel de gestion de la propriété intellectuelle au Canada. «C'est comme un terrain de football, dit-il. Vu des gradins, ça semble dégagé. Mais quand on arrive sur le terrain, il y a plein de petits murs.»