Tout en affirmant que «Spectra n'est pas à vendre», Alain Simard confirme que son entreprise tient présentement des discussions avec un groupe intéressé à «une participation» dans la prestigieuse maison de production de spectacles dont il est l'actionnaire principal.

À La Presse qui citait evenko, la filiale spectacles du Club de hockey Canadien/Centre Bell, et le géant des communications Bell, Simard a commencé par souligner qu'il s'agissait effectivement là des «rumeurs» les plus fréquemment rapportées depuis quelques semaines.

«Des rumeurs ont toujours couru sur la vente de Spectra», nous a répété le président fondateur de Spectra, hier après l'annonce de la programmation extérieure de Montréal en lumière, un des trois festivals produits par sa maison. «Des offres nous sont faites régulièrement. Nous en avons notamment eu deux de Québec - que nous avons refusées - et d'autres qui venaient des États-Unis. Je peux vous dire tout de suite qu'on ne s'associerait jamais à des étrangers...»

«Tout ce que je peux dire au sujet d'evenko, c'est qu'evenko et Spectra sont des entités distinctes et qu'elles vont le rester», poursuit Alain Simard. En précisant qu'evenko et Bell sont déjà des «partenaires» de Spectra: le premier comme locateur régulier du Metropolis et Bell comme commanditaire de l'un ou l'autre des trois festivals de Spectra (Montréal en lumière, le Festival international de jazz, le navire amiral, et les FrancoFolies, le minus habens des grands festivals montréalais).

À la question «Spectra est-il divisible?», Alain Simard répond d'abord que les festivals, qui sont des organismes à but non lucratif ne peuvent être vendus en tant que tels, mais que les autres composantes comme les salles de spectacles pourraient faire l'objet de transactions. «Tout est à vendre quand le prix est bon», dit Alain Simard, toujours habile à noyer le poisson. Le bruit court depuis longtemps dans le showbiz montréalais qu'evenko, dont les volontés d'expansion ne font pas de doute, aimerait posséder une salle dans le Quartier des spectacles et qu'avec ses 2000 places, le Metropolis constituerait un lieu parfait pour evenko, huitième promoteur au monde au chapitre de billets vendus en 2012 (1,5 million pour 1003 spectacles à Montréal et ailleurs).

Alain Simard, finalement, a indiqué à La Presse qu'il n'avait nullement l'intention de prendre sa retraite, contrairement à la rumeur qu'alimentent ses nombreux et longs voyages dans le monde. «Mes voyages n'empêchent rien et Spectra a plein de projets.» Et l'infatigable promoteur de «l'animation urbaine» d'évoquer les nouveaux partenariats de Spectra Musique, que dirige sa fille Catherine, et ce projet qui amènerait la société mère à Las Vegas (voir notre autre texte dans le cahier des Arts).

Entre-temps, l'Équipe Spectra semble sur le point d'accueillir en son sein de nouveaux acteurs que l'on peut d'emblée voir costauds et voués à la croissance de l'un des joyaux de l'industrie québécoise du spectacle.